Née il y a à peine une quinzaine de jours, la Coordination nationale de soutien à la révolution syrienne a appelé hier les pays arabes, islamiques et occidentaux à renvoyer de leur territoire tous les ambassadeurs de Syrie en guise de pression sur le régime de Bachar al-Assad, coupable de répression contre son peuple. Selon le président de cette coordination, le Dr Abdelaziz Hariti, dont la conférence prévue à la maison de la presse Tahar-Djaout a été annulée faute “d'autorisation”, une commission devrait se rendre dans les prochains jours auprès des représentations de l'ONU, de la Ligue arabe et d'autres institutions internationales à Alger pour leur demander de “retirer la légitimité au régime d'Al-Assad, devenu non seulement un danger pour la paix civile en Syrie, mais menace la sécurité de toute la région”. “Après la chute de Kadhafi, il nous semble opportun d'apporter un appui fort à la Syrie”, a expliqué à Liberté M. Hariti. Dans un autre registre, la coordination a appelé les institutions internationales et les organisations humanitaires pour l'ouverture d'un couloir humanitaire afin de pouvoir acheminer de l'aide au peuple syrien “en proie à une crise humanitaire”. Tout en appuyant les condamnations internationales du régime de Damas, la coordination soutient que la situation en Syrie nécessite d'autres mesures “urgentes et pratiques” pour protéger le peuple des “tueries”. Une protection, cependant, qui ne touche pas à l'unité de ce pays, encore moins à accepter une quelconque ingérence étrangère. Tout en félicitant le peuple libyen pour sa victoire contre la tyrannie, cette coordination caresse l'espoir que l'avènement d'une Syrie démocratique, libre, juste et digne intervienne dans les prochains jours. Créée le 10 août dernier, la Coordination de soutien à la révolution syrienne, un regroupement de plusieurs personnalités nationales, se fixe comme objectifs d'organiser la solidarité avec le peuple syrien, de dévoiler à l'opinion les pratiques du régime de Damas et poursuites légales des violations des droits de l'Homme. Elle vise, également, à briser le silence de l'opinion algérienne. Ainsi, un rassemblement de soutien à la révolution syrienne est prévu chaque samedi devant l'ambassade. Selon les chiffres recueillis par cette coordination, les pertes enregistrées en Syrie après cinq mois de soulèvement sont comme suit : 2 500 morts dont 114 enfants et 85 détenus morts sous la torture, 16 000 détenus, 300 disparus et 15 000 déplacés chez les pays limitrophes dont 12 000 ont migré vers la Turquie.