Cette dernière session de la mandature sera-t-elle une occasion pour les députés de redorer le blason d'une institution qui n'aura été qu'une vulgaire chambre d'enregistrement ? L'ouverture de la session parlementaire d'automne aura lieu aujourd'hui, et ce, conformément à une disposition constitutionnelle, qui fixe sa date au deuxième jour ouvrable du mois de septembre. Une session, au demeurant, bien particulière à double titre. C'est d'abord la dernière que les actuels locataires du palais Zighout-Youcef vivront jusqu'au bout, puisque les élections législatives devront avoir lieu dans les trois mois qui précèdent le dernier scrutin, soit entre février et mai 2012. C'est aussi au cours de cette session que les députés valideront les projets de loi, qui traduisent une partie des réformes politiques engagées par le président de la République. Déjà, deux textes ont été transmis au bureau de la Chambre basse. Il s'agit du projet de révision de la loi organique portant régime électoral et celui relatif à la représentativité des femmes dans les assemblées élues, lesquels ont été adoptés il y a quelques jours par le Conseil des ministres. L'Assemblée nationale devra recevoir également, incessamment, le projet de révision de la loi sur les partis politiques et celui amendant la loi sur les associations. La révision de la Loi fondamentale sera, en revanche, prise en charge par la prochaine législature. Ainsi en a décidé le chef de l'Etat, estimant peut-être qu'une telle entreprise ne saurait être expédiée en quelques semaines. Lors de la session d'automne, les parlementaires devront, en outre, examiner puis adopter le projet de loi de finances pour 2012 et probablement liquider les projets de loi restés en suspens. Cela sans compter les textes qui seront probablement déposés par le gouvernement durant les mois à venir. La présente session parlementaire ne sera certes pas chargée outre mesure par le nombre des projets de lois. Elle se distinguera par leur nature. Elle connaîtra, sans doute, l'effervescence des périodes pré-élections. Les enjeux seront en effet importants pour les députés qui affûtent leurs armes pour gagner un nouveau mandat. Pour cela, toutes les manœuvres seront bonnes pour émerger devant l'opinion publique, mais surtout devant les faiseurs des listes électorales.