Le président de l'APN a conseillé aux députés de ne pas utiliser le débat autour des projets de loi des réformes à des fins électoralistes. Le président du Sénat a affirmé que les forces de sécurité veilleront à ce que les auteurs et commanditaires des attentats payent pour leurs crimes. Le cérémonial de l'ouverture de la session parlementaire d'automne a été empreint d'une ambiance particulièrement détendue. Les membres du gouvernement, venus presque au complet, (l'absence du ministre de l'Intérieur et de son collègue des Affaires étrangères était évidemment fortement remarquée), ne fuyaient guère les représentants de la presse nationale, tant les questions d'actualité sur lesquelles ils savaient être interpellés leur étaient plutôt favorables. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, n'a guère cherché, non plus, à bouder les journalistes, dont il est pratiquement parti à la rencontre aussi bien au siège de l'APN qu'au Conseil de la nation. Bien entendu, les discussions, dans les couloirs du palais de l'avenue Zighout-Youcef, ont porté essentiellement sur les projets de loi, qui traduisent une partie des réformes politiques engagées par le président de la République et la situation politique de la Libye et la Syrie. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, n'a pas fait exception à la règle, en construisant son discours sur les fondements des deux thèmes susmentionnés. “La session, qui s'inscrit dans un contexte particulier et une dynamique de renouveau exceptionnel, permettra aux élus de l'Assemblée populaire nationale de s'engager dans le processus des réformes, initiées par Son Excellence le président de la République (…) On peut parler de session des réformes par excellence”, a-t-il entamé son allocution. Il a cité pêle-mêle les projets de texte de loi, qui seront examinés lors de cette session, soit treize projets auxquels s'ajouteront ceux hérités de l'agenda de la session précédente. “Outre le débat sur le projet de la loi de finances pour l'exercice 2012 et le projet de la loi de règlement budgétaire pour l'année 2009, à l'agenda de la session, il y aura bientôt les projets de loi relatifs au devenir institutionnel et politique de notre pays”. M. Ziari a évoqué les projets de révision du code de wilaya, du code électoral, du code de l'information, de la loi sur les partis politiques, celle sur les associations, celle sur la représentation des femmes au sein des assemblées élues… mais aussi le texte régissant la profession d'avocat (en suspens à l'APN). Certainement pour éviter que le débat général autour de ces textes ne soit utilisé à des fins électoralistes ou les séances de vote compromises par la manque de quorum (il faut le vote des deux tiers des membres de l'APN pour valider le projet de révision des lois organiques, comme celle se rapportant au régime électoral), le président de l'Assemblée nationale a appelé les députés “à faire preuve d'une totale abnégation, de participer pleinement et de se montrer vigilant dans le travail parlementaire qui les attend”. Il a estimé “essentiel de ne pas se tromper de nature d'enjeux comme il est essentiel que l'esprit partisan cède le terrain à l'intérêt national, chaque fois qu'il sera indispensable”. À propos du soulèvement populaire, qui a déchu le président Mouammar Kadhafi et qui appelle au départ du président syrien Bachar Al-Assad, Abdelaziz Ziari a affirmé qu'au nom “des principes qui fondent notre politique étrangère depuis l'Indépendance, l'Algérie et sa représentation nationale demeurent plus que jamais attachées à la non-ingérence extérieure dans les affaires internes des Etats”. Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a parlé aussi longuement des réformes politiques, de la tripartite, qui aura lieu à la fin du mois de septembre ou au début du mois d'octobre, des révolutions arabes et… du terrorisme. Evoquant l'attentat kamikaze qui a ciblé lors des derniers jours du mois de Ramadhan l'Académie militaire interarmes de Cherchell, il s'est recueilli à la mémoire des 18 victimes. Il a rendu, en outre, hommage aux forces de sécurité (ANP, gendarmerie et Sûreté nationale), qui veilleront à ce que les auteurs et les commanditaires de ces attaques payent pour les crimes qu'ils ont commis.