La question est : le pouvoir a-t-il compris qu'il faut un changement total et profond dans les textes régissant la société ? Si c'est le cas, la leçon apprise de nos voisins sera salutaire pour nous. Si on devait juger par l'état d'esprit qui a entouré la session d'automne du Parlement où les membres de l'Exécutif ont fait montre d'une grande disponibilité en direction des médias, on peut supputer que le changement est dans l'air avec cette session baptisée “session des réformes”. Ceci relève de l'apparence sans préjuger du fond de l'iceberg dont on ne connaît rien de la direction, ni de sa force de frappe. Calmer le jeu, sourire à pleines dents peuvent être une technique pour préserver la rentrée sociale qui est à nos portes. Comme il se peut que les déclarations soient sincères et franches comme cette annonce de l'ouverture du champ audiovisuel, par le Premier ministre qui a, et c'est rare, ravi la vedette à ses collaborateurs. Dans l'hémicycle, il devait y avoir ce sentiment, chez certains élus, d'avoir passé du temps tout en étant bien rémunérés mais que la fin de la sinécure est proche et chez d'autres cette envie de raccrocher pour un vrai mandat, après examen du texte régissant les élus. Mais fini le temps des regrets. Il ne leur reste, pour un dernier et unique panache, que de suivre le conseil (ou l'ordre) du président de l'Assemblée nationale qui souhaitait “une dynamique de renouveau exceptionnelle” pour cette session de tous les enjeux. Cette dernière est déterminante pour les citoyens d'une part, dans le sens qu'ils souhaitent voir ces réformes profondes voir le jour et marquer de manière forte la gestion du pays actuellement et pour le pouvoir symbolisé par le Président qui s'est engagé publiquement devant la nation, d'autre part. Surtout que les données du problème ont terriblement changé avec les révolutions de la même sphère d'appartenance. Il n'est plus question de “réformettes” au trompe-l'œil, ni d'arrosage d'argent pour calmer les esprits. Le mal est profond et les toilettages n'arrivent au mieux qu'à cicatriser la surface. La question est : le pouvoir a-t-il compris qu'il faut un changement total et profond dans les textes régissant la société ? Si c'est le cas, la leçon apprise de nos voisins sera salutaire pour nous. Si le texte de loi sur le code électoral exige des élus convaincus et patriotes, il faudrait qu'il ait en face un Exécutif (ministres et président) de la même pâte. Et qu'un vrai président n'est nullement celui qui marginalise son gouvernement. En le faisant, et c'est le cas, il s'affaiblit lui-même. Et partant, le pays tout entier qui vit au rythme faible de son président. Quid de cette session d'automne ? Annoncera-t-elle le printemps ou ne sera-t-elle, une fois de plus, qu'une mascarade ? O. A. [email protected]