Les déutés qualifient d'ores déjà cette session d'automne «d'historique», même s'ils affirment qu'il reste beaucoup à faire en termes de prestation parlementaire. M. Seddik Chiheb, vice-président de l'Assemblée populaire nationale, contacté hier, affirme qu'il achève cette législature avec beaucoup d'espoir ainsi qu'avec un sentiment de «n'avoir pas accompli beaucoup de choses». «Nous sommes à une nouvelle étape et il est vrai que l'assemblée n'a jamais failli à son devoir. Cela étant, on a le sentiment de n'avoir pas totalement répondu aux aspirations des électeurs. Ce qui relève d'une prise de conscience des évolutions que l'Algérie est en train de vivre». Et d'ajouter : «Nous espérons faire d'autres pas vers la construction de cette nouvelle Algérie qu'on souhaite stable, juste et prospère». Chiheb avance, en guise d'arguments, que la session d'automne aura au menu 13 projets de loi dont 5 lois organiques, constituant, d'après lui, la priorité de l'assemblée. Ces textes auront pour vocation de «poser les jalons des réformes de cette prochaine assemblée qui doit être bien élue et acceptée par la majorité des formations politiques et des citoyens». M. Ali Brahimi, ex-député du RCD, ne partage pas cet avis, puisqu'il est persuadé de «la faible représentation de l'opposition dans le parlement, par la faute de la fraude et du boycott et gel des uns et des autres». Notre interlocuteur affirme que sa tendance politique compte défendre lors de cette session, «les droits et les libertés des citoyens dans le sens de la consécration d'une véritable démocratie», même s'il craint que «les jeux soient déjà fait». M. Naaman Laouar, président du groupe du MSP, estime, pour sa part, que cette session d'automne est importante, voire historique, au vu des lois qui seront débattues s'inscrivant dans le cadre des réformes préconisées par le président de la République. Il précise, à ce titre, qu'il s'agit de lois organiques devant interpréter la vision du gouvernement sur ces réformes attendues. M. Naaman affirme qu'il a eu quelques échos sur les textes de loi en question déjà approuvés en conseil des ministres. Et sans vouloir anticiper sur les jugements, il remet d'ores déjà en cause la mesure contenue dans le code électoral concernant les listes électorales qui doivent représenter obligatoirement la gent féminine dans une proportion de un tiers. Une disposition qu'il qualifie «d'antidémocratique et d'irréaliste». Pour ce qui est de la prestation du parlement, il estime qu'il faut redéfinir le rôle de l'assemblée en lui attribuant plus de prérogatives. Il citera, à titre d'exemple, les questions orales auxquelles on ne répond pas à temps.Le MSP, cependant, étant partie intégrante de l'alliance présidentielle, compte s'impliquer pleinement pour faire aboutir ces projets de réformes, d'autant plus qu'il s'agit, essentiellement, de lois organiques nécessitant une large adhésion des députés. Contrairement aux lois ordinaires, les lois organiques exigent le vote des 2/3 des membres de l'assemblée. M. Daadoua El Ayachi, président du groupe parlementaire du FLN, se montre très optimiste quant au bilan de cette sixième législature. Il est convaincu qu'elle a été des plus riches sessions en termes de travail législatif. La session d'automne est, d'après lui, «plus politique que législative», ayant au menu des projets de réformes d'envergure nationale. M. Moussa Touati, président du FNA, est radical dans ses positions, étant donné que le parlement est, à ses yeux, «illégitime». Ce qui nécessite une réforme globale de la prestation parlementaire afin de répondre davantage aux besoins des citoyens. Le FNA compte-t-il boycotter encore la session d'automne ? Touati fait savoir qu'il animera une conférence de presse ce mercredi à cet effet.