Pour eux, cette ultime session sera belle et bien celle qui verra les sénateurs et députés donner un prolongement législatif aux promesses du président de la République. “Exceptionnelle” et “inédite” ! Ce sont les deux adjectifs-clés utilisés, pour la première fois, respectivement par les présidents des deux Chambres (haute et basse) parlementaires, en l'occurrence MM. Bensalah et Ziari, pour parler, non sans optimisme, de l'“importance” de la session d'automne du Parlement et dernière session de l'actuelle mandature. “Cette session sera exceptionnelle, voire inédite que ce soit au plan du contenu de son ordre du jour ou de la dimension et des objectifs des projets inscrits”, a déclaré M. Bensalah, dans son allocution d'ouverture de la session. Et M. Ziari de lui emboîter le pas : “Cette session s'inscrit dans une dynamique de renouveau exceptionnelle dont l'objectif est de consacrer des réformes politiques profondes”. À la bonne heure ! À en croire les propos tenus par ces deux hauts commis de l'état dont l'un (Bensalah) était chargé de la commission des consultations sur les réformes engagées par le président de la République, l'Assemblée populaire nationale semble bien partie pour enfin retrouver ses lettres de “noblesse”, elle qui n'était jusque-là qu'une simple chambre d'enregistrement… Mais diantre, comment se fait-il que ces deux responsables issus des deux partis, (FLN et RND), qui se partagent le pouvoir depuis bientôt deux décennies, croiraient enfin à l'irréversibilité des “réformes profondes” ? Ces réformes, explique M. Bensalah, “se sont inspirées des orientations du président de la République, de l'expérience vécue par le pays et des contributions constructives des partis politiques, des personnalités nationales et des composantes de la société civile lors des rencontres de l'instance de consultations sur les réformes”. à travers leurs discours respectifs, les présidents des deux Chambres parlementaires font miroiter aux Algériens un lendemain des plus démocratiques. Pour M. Ziari, la dernière session parlementaire vise à “renforcer l'exercice des libertés individuelles et collectives, enraciner la culture du pluralisme politique et celle des pratiques démocratiques avec tout ce qui peut en naître comme forme de progrès”. En présentant ainsi cette session parlementaire, ces deux chefs parlementaires expriment-ils une réelle volonté politique qui animerait nos gouvernants ? Cette “volonté” est-elle liée à la nouvelle donne régionale marquée par les révoltes populaires qui secouent plusieurs pays arabes ? La question mérite d'être posée d'autant que ce sont ces mêmes “têtes”, prêchant aujourd'hui le discours réformiste, qui ont entravé, voire réprimé, durant tout leur règne, toute tentative d'appel au changement ! Qu'à cela ne tienne, le nouveau discours tenu par MM. Bensalah et Ziari se veut cette fois-ci des plus rassurants. Cette fois-ci, même le fameux calendrier des réformes, tant revendiqué par certains partis, vient enfin d'être établi. Selon le président du Sénat, la volonté du président de la République serait “sérieuse et sincère”. Elle vise “la réalisation de réformes globales et radicales”, rêve-t-il. De son côté, M. Ziari assure que l'Assemblée est “résolue à contribuer pleinement à asseoir de telles perspectives en assumant ses prérogatives législatives historiques, à travers l'intégralité des textes qu'elle aura à examiner conformément à l'échéancier politique défini par le président de la République”.