Résumé : Athmane dévoile à son amie qu'il avait déjà pris les devants pour lui dénicher un travail. Hakima ne pourra plus reculer, elle aura ainsi l'occasion de gagner sa vie toute en faisant des études supérieures. Athmane lui dévoile aussi une face de la société. Une face hideuse, dont elle ignorait jusque-là l'existence. 24eme partie Hakima ecarquille les yeux : - Et, et il a… Il a accepté ? - Bien sûr, il est pressé de te rencontrer. Hakima marque un moment d'hésitation qui n'échappa pas à Athmane : - Quoi cela ne t'arrange pas? - Non, non… Il y a juste… - Qui y a-t-il ? - Tu sais bien que je ne me suis pas encore inscrite à l'université. - Le problème ne se pose plus, puisque les inscriptions viennent à peine de commencer. Nous avons encore du temps devant nous. - Je sais, mais… Enfin vois-tu Athmane, je ne peux pas encore connaître mon emploi de temps et je ne veux pas te décevoir non plus. Quand devrais-je commencer ce boulot chez M. Malek ? - Tu acceptes donc ? Hakima hausse les épaules : - Ai-je d'autre choix? - Tu n'en as absolument pas, mais je peux t'assurer que tu as beaucoup de chance ma chère. Un “job” de nos jours, ça ne court pas les rues. - Je t'en suis reconnaissante Athmane, mais je ne pourrais donner mon consentement définitif, sans avoir rencontré ce M. Malek et ses enfants. Au fait, sa femme est-elle au courant ? Athmane la regarde : - En quoi cela t'importe t-il ? - Cela m'importe beaucoup, je n'aimerais pas me retrouver dans une maison, à garder des enfants, alors que la maman n'est même pas au courant. Il sourit : - Tu as peur qu'elle te prenne pour une intruse qui va lui chiper son mari ? À ces mots, Hakima devient écarlate. Elle se rappelle d'un coup ce qui s'était passé deux années auparavant, alors que sa “maman” l'avait emmenée chez elle un week-end. Elle tremblait encore de rage, rien qu'a l'idée d'avoir pu être violée ce jour-là par un homme sans foi, ni loi. Elle relève brusquement la tête et lance : - Je n'aimerais pas servir de bouc émissaire à une situation familiale qui ne semble pas des meilleures. Athmane met une main sur son épaule : - Ne t'inquiète donc pas, M. Malek n'est pas né de la dernière pluie, il est intelligent et sait gérer sa “situation”. Si tu ne veux pas t'y rendre seule, nous irons ensemble lui rendre visite dès que tu seras libre, et tu verras que tu ne pourras pas tomber sur un “job” aussi simple et aussi bien rémunéré. - Vous avez discuté aussi de rémunération ? - Bien sûr, tu crois que je te laisserais faire l'esclave Hakima? J'ai spécifié à cet homme que si tu devais travailler, c'est parce que tu en avais grandement besoin. Il était plutôt content de tomber sur une fille jeune et instruite pour prendre en charge ses enfants, et il n'a pas lésiné pour proposer un cachet assez consistant. Hakima se tut. Un volcan grondait en elle. Va-t-elle encore hésiter ? Athmane s'est donné tellement de mal pour elle. Et elle était encore indécise, alors que ce boulot lui permettrait de réaliser ses rêves. Elle pousse un soupir qui n'échappa pas à son ami. - Alors ? Toujours hésitante ? Elle lève une main comme pour se protéger : - Je vais tenter l'aventure. - Tu ne le regretteras pas… - Je l'espère… Je suis certain que tu t'y plairas chez M. Malek. Heu, j'ai oublié de te dire qu'il possède une bibliothèque qui te fera bondir de joie. Elle sourit : - Tu crois que j'aurais le temps de lire ? - Mais tu en auras besoin. Que tu le veuille ou pas, tu vas devoir te documenter pour tes études. N'est-ce pas là une autre opportunité pour toi ? Elle rit : - Tu as pensé à tout Athmane. (À suivre) Y. H.