Encore une fois les infrastructures scolaires prévues pour cette année ne sont pas encore au rendez-vous alors que d'autres accusent un retard énorme. Les autorités qui ont pris l'habitude de recourir à l'utilisation des classes de primaires ou des centres CFPA pour combler le déficit notamment dans le moyen et le secondaire se heurtent désormais à la colère des parents d'élèves. Hier à Ouled Moussa, des dizaines de parents d'élèves de l'école primaire Tabouchount située au centre-ville ont refusé que cet établissement soit transformé en CEM. Ils ont expulsé les enseignants et les collégiens et ont exigé la présence du wali de Boumerdès. “Il n'est pas question que nos enfants paient le prix de la mauvaise gestion des autorités qui n'ont rien fait pour construire des CEM à Ouled Moussa”. Les parents d'élèves justifient leur décision par le fait que leurs enfants sont obligés de faire 10 à 15 km à pied pour rejoindre les écoles primaires auxquelles ils ont été affectés. “C'est insensé et c'est inacceptable”, affirment les parents d'élèves qui accusent les autorités locales de n'avoir rien fait pour construire des infrastructures scolaires. “Les terrains censés recevoir ces structures ont été dilapidés”, souligne un citoyen qui s'interroge sur le projet du CEM de la Cité chinoise non encore lancé. Au plan pédagogique, les élèves qui utilisent les écoles primaires sont privées de travaux pratiques et de sports. À Naciria , les citoyens et le maire se sont opposés hier à l'ouverture du lycée qui selon eux n'a pas été achevé . “Les citoyens refusent cette inauguration précipitée alors que les conditions minimales ne sont pas encore réunies”, lit-on dans la lettre adressée par le maire au wali de Boumerdès. Mais Ouled Moussa et Naciria ne sont pas des cas isolés, la plupart des communes vivent la même situation. Le SOS lancé l'année dernière par la direction de l'éducation sur ces retards n'a pas eu d'écho et les promesses données par la DLEP pour livrer cette année plusieurs infrastructures scolaires n'ont pas été tenues. Ainsi et contrairement à ce qui a été annoncé, le lycée de Sidi-Daoud qui accuse 5 ans de retard ne sera pas réceptionné tout comme le lycées de Larbatache mais aussi celui de Naciria pas encore prêt. Seul le lycée de Tidjellabine sera opérationnel cette année mais avec …cinq ans de retard. Le ministre a beau justifier ces retards par la situation sécuritaire que traverse la wilaya mais ce n'est pas l'avis du wali de Boumerdès qui a indiqué il ya un mois lors de la session de l'APW que la situation sécuritaire ne peut seule faire admettre. “Comment expliquer que les travaux des lycées et CEM prévus pour 2003 et 2006 ne sont pas encore lancés ?”. Autre problème auquel est confronté ce secteur : celui du manque du personnel pédagogique puisque on enregistre un déficit de plus de 261 postes pédagogiques dont 134 dans le cycle primaire, 47 dans le moyen, et 80 dans le secondaire. À noter que plus de 175 446 élèves des différents cycles vont rejoindre les 448 établissements scolaires de la wilaya.