L'extinction de cette espèce d'oiseau a curieusement ramené les bailleurs de fonds du Moyen-Orient à se désigner cette fois-ci comme parrains du retour à grande échelle de cette espèce qui procurait jadis la beauté des espaces désertiques d'El-Bayadh et l'attraction de touristes locaux et étrangers. Après avoir fait l'objet de chasse sans merci dans les années passées, notamment par les émirs du Golfe, voilà que l'outarde, ce volatile d'une beauté exceptionnelle, qui peuplait nos espaces désertiques, semble attirer la bonne foi de ses propres prédateurs puisque, et pour la première fois, un lâcher est prévu pour aujourd'hui mardi. Il s'agit d'une opération à laquelle plusieurs personnalités sont conviées, entre autres des responsables de la Direction générale des forêts, des représentants des ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, les autorités de la wilaya d'El-Bayadh ainsi que des représentants d'associations et des techniciens chargés de la reproduction de cette espèce rare, dont le centre se trouve à El-Abiodh Sidi Cheikh et financé par une firme des émirats arabes unis. à ce titre, toutes les conditions semblent être réunies pour faire de cet événement une fête de l'outarde alors que quelques années auparavant elle ne constituait qu'un festin arraché d'une rare violence. D'ailleurs des campements de dizaines de personnalités accompagnant des émirs se tenaient pendant des dizaines de jours, en plein désert de la wilaya, s'adonnant à leur sport favori, la chasse à l'outarde et à d'autres espèces animales précieuses et exotiques lorsque la chance y est. L'extinction de cette espèce d'oiseau, devenue irréversible aux yeux des ornithologues de la région, conjuguée aux soucis soulevés par des associations de chasseurs quant à l'activité de chasse mal contrôlée, a curieusement ramené les bailleurs de fonds du Moyen-Orient à revenir à de meilleurs sentiments, en se désignant cette fois-ci comme parrains du retour à grande échelle de cette espèce qui procurait jadis la beauté des espaces désertiques d'El-Bayadh et l'attraction de touristes locaux et étrangers. C'est à ce titre qu'un centre de reproduction de l'outarde a été créé dans la commune d'El-Abiodh Sidi Cheikh en 2007 afin de permettre une meilleure maîtrise et sauvegarde de cette espèce, avant qu'elle ne se soit rappelée pour assouvir l'instinct de ses chasseurs, parfois désignés. D'après nos échos, un peuplement de 1 000 individus a été recensé jusque-là dont les lâchers se feront en phases cycliques de 100 à 120 individus par lâcher. D'ailleurs, l'opération prévue pour aujourd'hui touchera seulement 120 individus, et ce, après celui observé jeudi passé à Brezina où 100 individus ont retrouvé leur liberté. Toujours selon la même source, ces lâchers seront suivis incessamment par d'autres avant que des séances de chasse régulée ne soient organisées. La régulation de la chasse permettra ainsi d'éviter l'anarchie observée dans les années passées où des centaines d'outardes ont été sauvagement exterminées sans crier gare. Seulement et d'après toujours quelques spécialistes en ornithologie, l'opération de lâcher peut s'avérer peu fructueuse si jamais le but recherché est seulement de repeupler les espaces désertés puisque, selon eux, l'espèce sera en difficulté d'adaptation, notamment en cas de présence accrue de chasseurs de circonstance. Par ailleurs, à la question de savoir si les termes de la convention ayant précédé la création du centre d'élevage et de la reproduction de l'outarde faisaient allusion à une possibilité de permettre aux émirs du Golfe de s'octroyer le droit de chasse une fois les lâchers observés, notre source infirme toute négociation à cet effet, avant de défendre l'option d'une chasse régulée où plusieurs parties seront associées pour l'établissement et le lancement de toute campagne inscrite à cet effet. Ainsi, selon notre interlocuteur, les pouvoirs publics comptent bien mettre fin à l'anarchie ayant sévi par le passé, une donne qui reste toutefois à vérifier une fois que les appétits seraient au rendez-vous.