Les ex-rappelés de l'ANP ne baissent pas les bras. À Béjaïa, les anciens rappelés, des années 1995 à 1998, sont revenus à la charge, hier, en observant un rassemblement devant le siège de la wilaya. Ils ont, durant la période “rouge”, renforcé les rangs des militaires, qui ont “fait face à l'hydre islamiste” en menant une “lutte sans merci contre le terrorisme”. Les manifestants réclament une reconnaissance matérielle de l'Etat pour leur engagement et exigent quelques privilèges : l'accès au logement social, à l'emploi, le droit au départ à la retraite dans le cadre d'un régime spécifique avec les avantages y afférents, la totale jouissance des dispositions contenues dans la loi sur la réconciliation nationale, etc. Ils avaient, pour rappel, le 14 août dernier, battu le pavé des rues de Béjaïa pour les mêmes doléances tout en adressant une lettre ouverte au président de la République dans laquelle ils avaient insisté sur “les sacrifices consentis”. À Boumerdès, plus de 200 anciens rappelés du Service national, venus de plusieurs localités, ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils réclament des indemnités et d'autres avantages sociaux suite au service rendu durant la décennie noire. “Ils nous ont rappelé au Service national pour lutter contre le terrorisme. Nous avons fait preuve de volonté et de nationalisme pour que l'Algérie reste debout. Maintenant c'est à notre tour de demander des aides. Nous sommes les éternels oubliés de la société. Certains d'entre nous souffrent de séquelles physiques et morales”, a déclaré l'un des rappelés. Ils comptent organiser une marche nationale le 3 octobre prochain à Alger où tous les rappelés de toutes les wilayas seront présents pour faire entendre leur voix et demander leurs droits bafoués.