RéSUME : Kamélia et Faouzi finissent par se marier seuls. Il lui fait la surprise de l'emmener en Tunisie. À leur retour, une des employées la félicite à travers le journal. De son côté, Salima avait fini par se faire à son départ. 23eme partie -Je n'ai presque rien, avoue-t-elle à sa voisine Zohra lorsqu'elle lui rend visite. Juste de quoi tenir quelques jours… - Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu m'envoies le petit ! N'hésite surtout pas ! Les amis sont là pour se soutenir durant les moments difficiles, dit-on. - Oui. Merci ! - Ton mari ne t'envoie rien ? - Non. Rien. Aucun mandat, rien sur leur compte commun. Elle devait se faire à l'évidence qu'ils ne faisaient plus partie de sa vie. Il les avait abandonnées pour de bon. Heureusement, elle avait toujours la bonne idée d'économiser. Elle a utilisé l'argent pour parer aux dépenses. Mais il lui fallait des rentrées régulières pour ne dépendre ni de son mari ni de la générosité de sa voisine. - Dès demain, je chercherai du travail, décide-t-elle. C'est l'unique solution pour que ma famille ne manque de rien ! - Tu pourras me confier la petite ! Je m'en occuperai comme s'il s'agit de ma fille ! - Vraiment ? - Oui, je te promets d'en prendre soin ! - Tu pourras te lever tôt ? Si je dois partir à la recherche de travail, je ne devrais pas attendre la mi-journée, dit Salima. Tu comprends ? Zohra accepte avec joie. Dès le lendemain, après avoir déposé son fils devant l'école, elle se rend à la mairie où elle propose ses services. Elle va ensuite aux établissements scolaires. Le village comptait deux collèges et un lycée. Le directeur lui apprend qu'il y a bien un poste de libre dans la cantine. La cuisinière avait eu un accident de travail. Elle avait glissé dans le réfectoire et s'est retrouvée avec une fracture du col du fémur. Âgée et diabétique, à l'hôpital, on l'avait renvoyée chez elle, avec prescription de rester allongée durant un mois. Mais la fracture tardait à guérir. - Je ferai n'importe quel travail…même femme de ménage, dit-elle. J'ai besoin de travailler pour mes enfants. Mon mari a disparu, ment-elle avant de fondre en larmes. Je n'ai pas de famille pour nous aider. Je vous en prie ! - Inutile de me prier, nous avons besoin d'une cuisinière. Mais, dites-moi, vous savez cuisiner ? - Oui. Sinon, j'apprends vite ! - Revenez demain… Il lui note une liste de papiers administratifs à fournir. Salima qui ne s'attendait pas à trouver aussi vite du travail. Elle retourne aussitôt chez elle pour prendre son livret de famille et sa pièce d'identité. Zohra n'en revient pas. Elle lui parle de chance. - Non…Allah est avec nous ! Il ne nous a pas abandonnés… Dès le lendemain, après avoir fourni les papiers, on lui remet un tablier. Elle se retrouve parmi toute une équipe. Il y a beaucoup à faire. Elle est heureuse de pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Zohra se proposait de garder le bébé. Karim rentrait après son retour du lycée. Au fil du temps, Salima a lié amitié avec quelques enseignantes avec qui elle peut discuter de tout et de rien. Cela lui a manqué. Durant des années, elle a été coupée du monde. Tout ça par amour pour un homme qui ne le méritait pas… (À suivre) A. K.