“Réseaux sociaux : opportunité ou menace”, c'est le thème d'une conférence animée hier par le professeur Abdelaziz Derdouri, président-directeur général de la Société de sécurité des réseaux informatiques (SSRI) et professeur à l'école nationale supérieure des sciences politiques, au centre d'El Chaâb des études stratégiques. Selon M. Derdouri, il existe en Algérie 2 200 000 inscrits sur le réseau facebook avec un taux de croissance important qui est de 150% par an. Il prévient que “l'Algérie reste exposée et vulnérable, car le contrôle de ces réseaux reste impossible. Même la Chine n'a rien pu faire face aux réseaux comme facebook dont le siège est aux états-Unis”. S'appuyant sur des données et autres statistiques, le conférencier fera savoir que les réseaux sociaux ont des avantages, mais aussi des inconvénients et qu'il faut être très prudent lorsqu'on décide d'ouvrir un compte car, dira-t-il, “facebook reste le réseau le plus vulnérable face aux différentes attaques, infection en virus et autres préjudices comme le piratage des comptes”. Abordant le rôle des réseaux sociaux dans les révolutions qui ont secoué le monde arabe, le conférencier dira que ce rôle reste révélateur. En effet, selon une étude menée par des chercheurs de l'université George-Washington et l'Institut américain pour la paix (Usip), les raisons des révolutions arabes restent encore floues, même si beaucoup s'accordent à dire que l'on doit ces mouvements aux réseaux sociaux qui ont été, selon eux, le déclencheur. Or, l'étude démontre que, lors de ces événements, 75% des commentaires liés aux soulèvements dans les pays arabes étaient venus de l'extérieur de ces pays. Poursuivant son analyse, le conférencier cite un rapport du News Group, établi à Dubaï, qui avait travaillé sur un corpus de 10 millions de conversations et qui avait prédit de grands bouleversements, remarquant que l'aspect politique des revendications était en hausse. Cela dit, ce rapport n'a pas été vraiment pris en considération à cause de ses conclusions jugées subjectives et conçues pour plaire aux dirigeants gouvernementaux. “En égypte, par exemple, c'est la situation générale du pays qui était à l'origine de la révolution”, estime le professeur. Mais M. Derdouri, en dépit des risques que comporte l'utilisation de ces réseaux sociaux, affirmera qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer, car “l'Internet reste aussi un outil de développement”.