Le traitement de l'anémie rénale et les risques transfusionnels en dialyse ont été, avant-hier, le thème d'une journée d'étude organisée à l'institut Pasteur Algérie de Dély Brahim. Les communications ont tourné autour du recours récent au traitement par fer injectable/Erythropoïétine (EPO) comme alternative à la transfusion sanguine pour corriger la complication de l'insuffisance rénale qui est l'anémie. L'expérience du service de néphrologie du CHU Hussein-Dey dans le domaine a été mise en exergue. Ce service dispose, depuis 2009, d'une consultation spécialisée qui prend en charge les insuffisants rénaux au premier stade de leur maladie. “En plus des traitements conventionnels de leur affection, tous les patients du service bénéficient d'un traitement par ARA II (médicaments qui bloquent le système rénine-angiotensine) pour stabiliser les fonctions des reins et un traitement par fer injectable/Erythropoïétine pour corriger l'anémie, complication fréquente et précoce chez ces patients. Ces deux traitements novateurs sont prescrits au début de la maladie rénale et ont pour but de ralentir sa progression et d'empêcher l'évolution au stade de la dialyse”, explique-t-on dans un communiqué de presse. L'Erythropoïétine est une hormone (protéine) naturelle. Elle régit l'érythropoïèse, c'est-à-dire la production des érythrocytes (globules rouges) par la moelle. L'érythropoïétine est produite au niveau du rein ainsi que dans une moindre mesure au niveau du foie. Un certain nombre de pathologies nécessite l'administration d'érythropoïétine aux patients qui en souffrent, particulièrement les malades ayant des déficiences rénales et soumis de ce fait à des dialyses (épuration sanguine artificielle). Depuis quelque temps, l'indication des EPO a été élargie aux insuffisants rénaux avant le stade de la dialyse, leur permettant ainsi d'éviter les maladies transmissibles par le sang, comme les hépatites B et C, et le sida. Les Epo de première génération ont commencé à être disponibles depuis l'an 2000 dans certains hôpitaux en Algérie. L'EPO de deuxième génération n'a pas été du tout utilisée dans le pays. Quant à l'EPO de troisième génération, seulement quelques services de néphrologie recourent à une commande spéciale, en attendant la procédure d'enregistrement. “Comparées aux EPO de première génération dont le principal inconvénient est la fréquence des injections nécessaires pour être efficace (2 à 3 injections) avec une grande variabilité des taux d'hémoglobine, les EPO de deuxième et troisième générations, en plus de leur demi-vie prolongée, ont l'avantage d'être administrées par voie cutanée avec une stabilité remarquable des taux d'hémoglobine”, attestent les spécialistes. Le service de néphrologie de Parnet est le premier à utiliser cette nouvelle EPO depuis environ une année. 14 patients (3 en dialyse et 9 en pré-dialyse) reçoivent ce traitement en injection mensuelle à domicile par voie cutanée.