De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Le 17e congrès de néphrologie, organisé hier à Tlemcen par la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, en collaboration avec l'université et le CHU de Tlemcen, a été marqué par de nombreuses conférences animées par d'éminents spécialistes exerçant dans des CHU algériens ainsi que la participation de deux étrangers. D'emblée, le président de ce congrès, le Pr Benmansour, a rappelé l'objectif de cette rencontre, consacrée aux maladies rénales, est de tenter de trouver des solutions qui pourraient mobiliser le gouvernement, notamment le ministère de la Santé et les acteurs directs du secteur, afin de trouver les solutions visant à éradiquer ces maladies ou, à tout le moins, retarder leur évolution, notamment en ce qui concerne l'insuffisance rénale chronique. L'orateur a précisé que le gouvernement a réalisé d'importants progrès avec les premiers essais de la greffe à partir d'un cadavre à Constantine, et qu'actuellement des recherches sont menées pour mieux prendre en charge les malades car, selon le Pr Benmansour, cette maladie non dépistée ou traitée à temps peut entraîner une insuffisance rénale chronique. Pour sa part, Mlle N. Benmansour, du service d'hématologie du CHU de Tlemcen, a brossé un tableau sur le traitement de l'anémie des hémopathies malignes et a souligné que le traitement de l'anémie des patients hémodialysés n'est pas optimal mais s'est légèrement amélioré par rapport aux années écoulées, tout en signalant que les statuts martial et inflammatoire doivent être davantage pris en compte pour améliorer l'efficacité du traitement de l'anémie par les agents stimulant l'érythropoïèse. Cette conférence a été suivie par l'intervention de L. Mercadal, chef du service de néphrologie de l'hôpital La Pitié Salpêtrière de Paris, qui a mis l'accent sur l'anémie de l'insuffisance rénale chronique (IRC) qui peut être observée dès que le débit de filtration glomérulaire devient inférieur à 60 ml/min/1,73 m2. L'exploration de l'anémie doit être déclenchée dès le stade d'anémie modérée. Les principales causes de l'anémie de l'IRC sont une insuffisance de production d'érythropoïétine (EPO) en réponse à l'anémie et une résistance à l'action de l'EPO.Par contre, d'autres intervenants ont évoqué d'autres aspects, entre autres l'optimisation du traitement, les facteurs de résistance à l'utilisation de l'EPO, l'évaluation du statut martial des hémodialysés sous traitement par EPO et ont souligné que la prise en charge de l'anémie de l'IRC comprend la correction de la carence martiale, le traitement par EPO, et lorsque cela est possible, l'élimination des facteurs de résistance à l'EPO. Les études d'intervention montrent qu'il n'y a pas de bénéfice à obtenir un taux d'hémoglobine supérieur à 12 g/dl sur le plan de la survie, de l'hypertrophie ventriculaire gauche et de la qualité de vie. Ainsi donc, l'objectif de cette rencontre étant la création d'échange entre spécialistes, outre un espace qui pourrait être élargi afin de valoriser les actions de coopération, de développer une réflexion de santé publique sur les politiques de prélèvement et greffe dans les pays en voie de développement (PVD). Cette rencontre scientifique se situe au niveau des aspects organisationnels et des politiques de santé publique dans le domaine de la transplantation, et au niveau de la réflexion sur ce que peut être un programme de greffe dans des pays débutant cette activité, dans un contexte de ressources et/ou d'accès aux soins limités.