“Dans un contexte souvent difficile pour la presse, l'existence d'un magazine littéraire relève de la gageure.” C'est autour de cette thématique que Philippe Delaroche, rédacteur en chef du magazine littéraire français Lire, et Julien Bisson, journaliste dans ledit magazine, devait débattre hier après-midi au Sila, dans le cadre d'une rencontre organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), et ce, à l'occasion de la tenue du 16e Salon international du livre d'Alger (Sila). Celui-ci se déroule au niveau du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, du 21 septembre au 1er octobre 2011. Ce magazine est “centré sur la sphère revue”. Spécialisé dans la littérature et le livre, Lire se veut, comme le clame haut et fort son rédacteur en chef, “un journal”. C'est-à-dire, fabriqué et destiné aux lecteurs. L'aventure de cette revue remonte à 1966, elle a été fondée par Guy Sitbon. Le tirage oscille entre 80 000 et 90 000 exemplaires/mois. Rencontré à quelques heures de leur rencontre, les deux invités de l'Aarc ont abordé le fonctionnement et l'articulation de Lire : leurs choix, leurs coups de cœur… De prime abord, par la lexie “littéraire”, une appellation intermédiaire, comme signalé par Philippe Delaroche, il en découle plusieurs dont “lire”, “écrit”, “livre”… “Toute une déclinaison qui relève de la fiction”, a-t-il déclaré. Et d'explique que le magazine “centre sur le livre” avec une partie de la littérature. Dans la structure, voir l'articulation de Lire, les différents goûts des lecteurs sont pris en compte. “Nous avons trois générations de lecteurs”, confie l'orateur. Concernant le choix des livres et des auteurs, il a affirme que “nous ne sommes pas des gourous de secte” qui décident que tel livre est bon ou pas. “Le sommaire de Lire ne reflète pas le goûts des responsables.” “Ce qui nous guide, ce sont nos lecteurs.” Et pour y répondre, le magazine est composé de différentes rubriques : De l'art à l'écran (les romans qui ont été adaptés à l'écran), Livre audio (pour permettre à ceux qui ont des difficultés à lire de pouvoir les écouter), d'autres consacrées au théâtre, à la poésie et même à la littérature étrangères (traductions). Autre politique adoptée par le magazine : “donner du relief au présent en rappelant le passé”. Par cette initiative, c'est “rappeler l'Olympe des grands auteurs au passé solide, pour guider le lecteur dans la production contemporaine”, explique M. Delaroche. Pour le coup de cœur, l'intervenant, avec sourire, précise, que “c'est la découverte d'un auteur pas connu. Il faut que ça soit contagieux, le défendre et trouver des arguments”. Jusqu'à demain mercredi, différentes rencontres avec le public pour raconter la belle aventure du livre et de la littérature, à travers un magazine, Lire.