“Nous étudions actuellement la possibilité du transfert de 600 millions de mètres cubes d'eau albienne par an à partir de Messad-El-Goléa vers Boussaâda jusqu'au sud de la wilaya de M'sila pour la création des villes économiques dans les Hauts-Plateaux qui constitueront dans un avenir proche le futur de l'Algérie”, a annoncé, jeudi à Oran, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. Intervenant en présence du ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire et du secrétaire général du ministère de l'Intérieur lors de la journée technique sur les avancées de l'eau en Algérie, le ministre de tutelle a toutefois regretté le revers de son département à Annaba. “Notre échec à Annaba est difficile à avaler face à notre partenaire allemand à l'encontre duquel une procédure de résiliation de contrat est engagée”, a-t-il déploré. Le ministre de tutelle a également fait part de l'engagement de l'Etat incluant le programme des investissements publics vastes. “Ce programme a nécessité, sur la dernière décennie, la mobilisation d'une enveloppe financière de l'ordre de 25 milliards de dollars”. Une implication étatique comptabilisée sur la même décennie qui a coûté 100 milliards de dinars pour l'exécution de 115 000 opérations et 70 autres milliards de dinars destinés à l'aménagement des réseaux de raccordement qui ont enregistré un taux de réalisation de 86% en 2010 et 95% en 2011 contre seulement 50% en 1999, a estimé pour sa part le représentant du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Affichant une nette satisfaction sur les résultats relatifs à la gestion déléguée de l'eau par les partenaires étrangers, Abdelmalek Sellal est affirmatif : “Les résultats obtenus sont probants dans les domaines de la gestion, de la formation, de la qualification et de l'encadrement algérien.” Et d'ajouter : “Nous n'avons pas de complexe pour profiter de ces partenaires à l'effet d'apprendre et de développer l'outil national de production (et) augmenter de ce fait nos capacités managériales.” Le volet de la formation continue des cadres et des personnels s'appuie sur les trois instituts spécialisés relevant de l'Algérienne des Eaux, de l'Office national de l'assainissement et de l'Agence nationale des barrages et transferts. Vient s'ajouter à ce dispositif, la toute nouvelle Ecole supérieure de management des ressources en eau inaugurée jeudi à Oran par le ministre des Ressources en eau. S'adressant au président du Conseil mondial de l'eau, Abdelmalek Sellal aura ces mots. “Beaucoup d'attentes s'expriment autour de ces questions et je crois que le sixième Forum mondial de l'eau qui se tiendra à Marseille en 2012 constituera une étape cruciale dans la mobilisation impérative face au défi de l'eau pour toute l'humanité”. Il indiquera, à ce sujet, la mobilisation d'un volume de 9 milliards de mètres cubes d'eau en 2015 dans 60 barrages contre 17 milliards de mètres cubes d'eau pluviale. S'agissant des ressources non conventionnelles (dessalement de l'eau de mer et épuration des eaux usées), un ambitieux programme est ficelé. “Outre les usines opérationnelles, nous réceptionnerons la station de dessalement de Tlemcen à la fin de l'année en cours et cinq autres avec la méga-usine d'Oran en 2012”, a ajouté le ministre de tutelle. Il soulignera aussi le traitement de 600 millions m3/an des eaux usées qui sont utilisées dans l'agriculture et le lancement de 40 stations d'épuration des eaux usées qui vont s'étaler sur les trois prochaines années. La plus grande, celle de La Macta près d'Oran, aura une capacité de 500 000m3/j, pour un budget colossal de 468 millions de dollars. K. REGUIEG-ISSAAD.