L'Union pour la démocratie et la république (UDR, non agréée) ambitionne de “fédérer” le courant démocratique et républicain pour “déplacer la frontière avec les islamo-conservateurs et organiser la scène politique”, selon son secrétaire général, M. Amara Benyounès, invité hier de l'émission “Opinions et convictions” de la radio Chaîne III. “Nous sommes obligés d'aller vers cette alliance si on veut gouverner”, dit-il, précisant qu'en l'état actuel, aucun parti démocrate ne peut gouverner seul. L'UDR est disposée à s'allier avec “les démocrates d'où qu'ils viennent”. Du pouvoir, de l'opposition ou même du gouvernement. Benyounès n'a pas manqué au passage d'égratigner l'Alliance présidentielle qui est prête à se mettre au service de n'importe quel président et des partis de l'opposition qui ont perdu du terrain, leurs bases, en raison, a-t-il souligné, du manque de démocratie dans leur fonctionnement. Malgré l'absence d'agrément, l'UDR entend participer aux prochaines élections. Benyounès ne dit pas comment, mais il l'assure. Il s'est désolé de l'attitude de certains partis, ceux ayant participé à Sant'Egidio notamment, et de certains ministres qui osent encore parler du retour du FIS. “C'est une hérésie”, dit-il. Assumant avoir voté pour la réconciliation nationale qu'il explique par la volonté d'arrêter la guerre “entre Algériens”, il regrette qu'elle soit prolongée depuis six ans alors qu'elle devait expirer six mois après. Cela a cependant permis à 7 000 terroristes de déposer les armes. Toutefois, a-t-il souligné, l'affaire du FIS dissous est définitivement close. La rupture également avec le courant islamo-conservateur aux plans politique, idéologique et philosophique, selon lui. Il a, par ailleurs, plaidé contre la constituante qui ouvrirait, dit-il, la voie aux islamistes. Il est sûr, cependant, que le président Bouteflika ne va jamais proposer un texte (Constitution) sur la base de la chariâ. “On ne veut pas d'un second accident démocratique, après celui de 1991”, dit-il, insistant sur le référendum populaire. Il a qualifié, en outre, la commission Bensalah de carnaval où l'on a sorti des personnes qu'on avait oubliées. Pour les avant-projets de texte, Benyounès aurait voulu qu'on ait commencé avec la loi sur les partis afin de voir émerger une nouvelle classe politique quand bien même il est contre le système d'agrément. Il est pour le principe déclaratif. Les partis sont régis par leurs textes internes, statut et règlement intérieur. “Le ministre de l'Intérieur n'a rien à voir. Un parti politique, ce n'est pas une caserne”, dit-il. D. B. NORDINE 16-10-2011 10:48