«Le pays a besoin d'une nouvelle classe politique», a soutenu hier Amara Benyounès, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et la République (UDR), estimant que la composante de la scène politique actuelle «est peu représentative». Invité hier de l'émission «Opinion et convictions» diffusée sur les ondes de la Chaîne III, l'ancien membre fondateur du RCD et ex-ministre a préconisé que c'est sur la base d'un projet de société que doit se faire, selon lui, «la démarcation entre la modernité et l'islamo-conservatisme». Au sujet de l'agrément de son parti par les autorités, M. Benyounès s'est dit «optimiste» et «confiant», en s'appuyant sur les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales qui n'a pas exclu la possibilité d'octroi d'agréments aux nouvelles formations politiques avant la fin de l'année en cours. «Je n'ai pas rencontré le ministre de l'Intérieur mais ses déclarations sont rassurantes. Nous sommes confiants», a déclaré le SG de l'UDR. Ce dernier s'interroge d'ailleurs sur les raisons qui sont à l'origine du retard pris dans l'attribution de l'agrément pour sa formation, d'autant plus, dira-t-il, que «le dossier déposé au niveau du ministère de l'Intérieur répond à toutes les conditions». «Je ne sais pas à quel niveau la décision est prise», a-t-il déclaré, ajoutant qu'à «chaque fois qu'on demande des explications, on nous dit que le dossier est à l'étude. Cela fait quand même sept ans. En sept ans, l'Algérie a eu son indépendance et nous on n'a pas eu l'agrément», a-t-il commenté. Par ailleurs, l'invité de la radio se déclare contre le contenu de l'article 39 de la nouvelle loi portant sur le régime électoral exigeant des ministres de démissionner de leur poste trois mois avant la tenue des élections. «Cela n'existe dans aucun pays au monde», a indiqué M, Benyounès. Il s'oppose également à l'idée d'empêcher certains hommes d'affaires qui ont réussi à faire de la politique. «Il faut empêcher plutôt certains islamistes», a-t-il clamé, mettant l'accent sur son opposition quant au recours à une assemblée constituante, arguant que celle-ci pourrait profiter aux islamistes. Amara Benyounès se dit en effet favorable à un régime semi-présidentiel, dans lequel les pouvoirs entre le président et le Premier ministre doivent être équilibrés. A propos de la représentation des femmes dans les institutions politiques, l'invité de la radio à plaidé pour «une parité entre les hommes et les femmes en matière de représentativité politique à tous les niveaux», dira-t-il, rappelant que son parti est pour l'abrogation du code de la famille. Le SG de l'UDR a également réitéré l'ambition de son parti à prendre part aux futures élections législatives de 2012.