L'ancien homme fort de Tripoli, lynché et achevé par les insurgés du CNT libyen, comme le montraient les vidéos de son arrestation, emportera avec lui ses secrets, au grand soulagement de beaucoup de personnalités libyennes et étrangères, car un procès de Kadhafi aurait certainement apporté des révélations embarrassantes. Annoncé comme capturé vivant dans un premier temps, comme le confirment les vidéos le montrant malmené par les insurgés sur un pick-up, Mouammar Kadhafi a succombé à ses blessures, attribuées à un bombardement de l'Otan, mais aussi à des balles à la tête et à la poitrine, dans des conditions pour le moins sombres. Le timing de l'annonce de la mort du colonel Kadhafi et les causes laissent supposer que l'on ne voulait pas de lui vivant, car cela aurait rendu un procès inévitable avec tous les risques que cela impliquait pour de nombreuses personnalités libyennes et étrangères. La première annonce à 13h38 locales par la télévision libyenne Libye Libre, indique que “Kadhafi a été arrêté en même temps que son fils Mouatassim ainsi que Mansour Daou (le chef des services de sécurité intérieure), et Abdallah Senoussi, le chef des renseignements libyens, dans la ville de Syrte”. Tout indique que Mouammar Kadhafi a été assassiné. Des informations contradictoires À 13h51, on apprend que Mouammar Kadhafi a été retrouvé dans un convoi attaqué par les avions de l'Otan, sans aucun détail de plus. On ne sait pas s'il est vivant ou non. À 14h06, la chaîne satellitaire Al-Jazeera annonce que Kadhafi aurait été tué à Syrte. Un quart d'heure plus tard, soit à 14h21, une version de la capture est donnée par le Guardian, lequel citant Guma El-Gamaty, l'ancien coordinateur du CNT au Royaume-Uni, assure que Kadhafi était en train de fuir de Syrte et que des combattants du CNT l'ont arrêté, après un échange de coups de feu, sans faire référence aux frappes de l'Otan. Les spéculations sur le sort de l'ancien maître de la Libye allaient bon train. L'annonce tant attendue que devait faire le président du CNT libyen promise par la chaîne de télévision Libye libre ne venait pas, ajoutant à l'incertitude. À14h56, Khalifa Haftar, un haut responsable militaire du CNT, annonce que “Syrte a été totalement libérée, avec la confirmation de la mort de Kadhafi”, avant d'ajouter que la Libye a été totalement libérée et que “ceux qui combattaient aux côtés de Kadhafi ont été, soit tués, soit capturés”. C'est la première confirmation officielle de la mort de l'ex-chef de l'Etat libyen. Les explications de Mahmoud Jibril, le numéro 2 du CNT, confirment la version de l'assassinat. “Quand il a été retrouvé, il était en bonne santé et portait une arme”, a-t-il dit, lors d'une conférence de presse à Tripoli, avant d'ajouter qu'il avait ensuite été conduit vers un pick-up. Ce qui s'est passé dans la voiture montre qu'on a mis fin aux jours de Kadhafi volontairement, en tentant de le maquiller par un accrochage entre insurgés et pro-Kadhafi. “Quand le véhicule a démarré, il a été pris dans un échange de tirs entre des combattants pro-Kadhafi et des révolutionnaires et il a été tué d'une balle dans la tête.” Les causes de sa mort varient d'une source à l'autre Alors que des informations font état de frappes de l'Otan, qui l'ont touché, d'autres sources affirment que Kadhafi a été tué blessé ou tué dans des affrontements avec les combattants du CNT. Un premier soldat cité par Sky News affirme que “quelqu'un lui a tiré dessus avec un 9 mm”, mais un autre estime qu'il a été abattu d'une balle dans le ventre. Le porte-parole officiel du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi, Abdel Hafez Ghoga, qui a déclaré que l'information de sa mort “a été confirmée par nos commandants sur le terrain à Syrte, ceux-là mêmes qui ont capturé Kadhafi alors qu'il avait été blessé lors de la bataille à Syrte”, a également évoqué les bombardements de l'Otan en ajoutant : “Nous avons également des informations sur un convoi qui était bombardé par l'Otan alors qu'il fuyait Syrte. Certaines informations font état de la présence des fils de Kadhafi dans ce convoi, nous sommes en train de les vérifier.” Plus tard en fin de journée, le ministre de la Défense indiquera que c'étaient des avions français qui avaient identifié et “stoppé” la colonne de “plusieurs dizaines de véhicules” dans laquelle se trouvait Mouammar Kadhafi, avant des accrochages au sol entre Libyens au terme desquels il a été tué. Le convoi qui cherchait à fuir Syrte, “n'a pas été détruit par l'intervention française”, expliquera le ministre à la presse. Des combattants libyens sont ensuite intervenus, détruisant les véhicules, desquels “ils ont sorti le colonel Kadhafi”, ajoutera-t-il. Et les images vidéo montrent le lynchage auquel a été soumis Kadhafi de la part des insurgés, qui l'ont retiré vivant de l'égout d'eaux usées à Syrte, où il se serait réfugié après le bombardement des avions français de l'Otan. Une chose est sûre, les images des vidéos ont montré Kadhafi blessé mais vivant entre les mains des insurgés, qui le malmenaient. Reste à savoir s'il a réellement succombé à ses blessures, ou s'il a été achevé par vengeance ou pour le réduire au silence. Les deux hypothèses demeurent plausibles. Si en quarante-deux années de règne dictatorial, Mouammar Kadhafi s'est certainement fait beaucoup d'ennemis ne manquant pas d'envie de l'abattre, il est tout aussi vraisemblable qu'il eut été achevé par quelqu'un chargé de cette mission spéciale dans le seul but de le réduire au silence afin qu'il emporte ses secrets dans sa tombe. Une mort qui soulage bien des personnalités En effet, nul n'ignore que l'ex-leader libyen était généreux dans la distribution des dessous-de-table dans le cadre de ses opérations commerciales avec les autres pays, et surtout celles ayant mené à sa réhabilitation aux yeux du monde occidental, pour lequel il fut un paria durant plusieurs décennies. Il ne faut donc pas être grand clerc pour deviner à qui profite la mort de Kadhafi, tant sur le plan interne qu'externe. Il faut croire que Kadhafi encombrait les dirigeants occidentaux, qui l'ont soutenu dans ses politiques tout au long de son règne. On se rappelle encore les tapis rouges que lui déroulaient les chefs d'Etat européens, qui le recevaient en grande pompe, en lui permettant notamment de dresser sa tente dans les endroits huppés de leur capitale. On oubliait même les droits de l'Homme, particulièrement à Paris, pour le convaincre de donner le maximum de marchés à la France. Kadhafi n'était plus ce dictateur qu'il faut isoler, mais l'homme avec qui il fallait faire le maximum d'affaires en ces temps durs pour les multinationales occidentales. Aujourd'hui, sa disparition est un soulagement, car il ne risque plus de faire des révélations gênantes. Merzak Tigrine zygo 23-10-2011 11:30 elwatani elhor 23-10-2011 10:57 frikech 23-10-2011 09:51 frikech 23-10-2011 09:48 D.Messaoudi 23-10-2011 09:45 aissa 23-10-2011 09:42 CMOI 23-10-2011 09:29 Muhand 23-10-2011 09:03 la fleche 23-10-2011 08:55 zygo 23-10-2011 08:25