Résumé : Ferroudja et lui passèrent un merveilleux après-midi, de ceux qui demeurent dans la mémoire toute une vie. Krimo était heureux comme jamais. Ferroudja était à lui, aujourd'hui, en pleine union avec lui. Elle paraissait heureuse, de leur intimité retrouvée. Ce soir-là, il ne supporta pas d'être séparé d'elle. Il sortit sur le balcon et l'appela… -Ferroudja ! Ferroudja… La jeune femme crut rêver. Elle s'était mise au lit tout de suite après s'être séparée de lui. Elle était fatiguée. Elle commençait à s'assoupir lorsque lui parvinrent ces appels. - Ferroudja… Au début, elle ne reconnut pas la voix mais quand elle vit l'ombre sur le balcon, elle sut qu'il ne s'était pas couché. Que voulait-il ? De quoi avait-il besoin ? - Je t'en prie… Elle se leva et passa une robe de chambre sur son pyjama rouge. Elle sortit sur le balcon. - Tu ne dors pas ? Tu as besoin de quelque chose ? - Non, répondit-il. C'est-à-dire si… Je voudrais rester encore un moment ave toi… - Mais il est tard ! - Il fait trop chaud pour dormir… Laisse-moi rester près de toi, la pria-t-il. Quand il s'approcha d'elle, elle eut un mouvement de recul. Elle avait peur de cet homme aux yeux brillants qui tendait les bras vers elle. Il mit ses mains sur ses épaules et l'attira à lui. - Krimo… laisse-moi… Il ne répondit pas, mais l'étreignit avec force comme pour l'empêcher de s'échapper. Il avait attendu des années pour revivre ce moment. Que n'aurait-il pas donné pour être à nouveau celui qu'elle aimait comme autrefois ! Qu'elle attendait avec impatience ? - Tu ne peux pas me repousser, murmura-t-il. Pas ce soir… j'ai tant pensé à cette minute… depuis que je t'ai revue… - Krimo, non, répéta-t-elle en tentant de le repousser alors qu'il l'entraînait dans sa chambre. Laisse-moi… Mais Ferroudja savait que c'était inutile, qu'il n'aurait pas fallu accepter de passer le week-end ensemble, ni de danser avec lui, ni avoir accepté de lire ses rêves, ses désirs pendant qu'ils dansaient. Elle savait que rien n'empêcherait Krimo de la garder dans ses bras cette nuit… Quand elle s'éveilla le lendemain, il était déjà levé. Il avait apporté un déjeuner sur un plateau. - Tu ne regrettes pas ? demanda-t-il en servant le café dans les tasses. Ferroudja hésita un instant puis secoua la tête. - Non, je pense que cela devait se terminer ainsi entre nous. Ils mangèrent avec appétit avant de repartir à la plage où ils passèrent la journée à se promener, à nager et à faire des projets. Ils ne rentrèrent à Alger qu'à la nuit tombée. Krimo était heureux. Il avait jeté un pont entre le passé et le présent : les quinze années passées loin de Ferroudja étaient abolies. Juillet et la première semaine d'août passèrent comme un rêve pour lui. Etant en congé, Ferroudja venait lui rendre visite chez lui. Elle mettait de l'ordre dans la maison, lui préparait le dîner, restait une ou deux heures avec lui avant de partir chez elle. Elle refusait de passer ses nuits chez lui. Krimo se disait que, bientôt, il l'épouserait. Il considérait cette période comme des fiançailles. Un jour, il la demanderait officiellement en mariage à son oncle maternel qui venait parfois lui rendre visite et qui ne semblait pas choquer de leur relation. Il donnerait une grande fête lors de son mariage. Il était convaincu que si elle était toujours aussi libre, c'était parce qu'elle avait rompu avec “Si Djemaa”. Pourtant, parfois, il avait l'impression qu'elle lui échappait. Elle avait beau être avec lui, elle pensait à autre chose. Elle devait penser à Rabah. Même si elle ne le lui avait pas avoué, elle ne devait pas l'avoir oublié. Krimo s'énerva quand elle parla de quitter Alger quelques semaines… (À suivre) A. K. manel 25-10-2011 18:25