Pour lui, cette élection doit être la priorité, avant les législatives et la révision constitutionnelle. Le président du parti Ahd54, Faouzi Rebaïne, remet sur la table sa revendication vieille de 6 mois de la publication du bulletin de santé du chef de l'Etat. “C'est une revendication fondamentale. Je ne comprends pas pourquoi les autorités refusent d'y répondre”, affirme-t-il lors d'une conférence de presse animée au siège national de son parti à Alger. Aux yeux de M. Rebaïne, la priorité est non pas à des élections législatives ou à la révision de la Constitution mais plutôt à l'organisation d'une élection présidentielle anticipée. “C'est la seule solution”, martèle-t-il. Cette revendication a-t-elle la chance d'aboutir ? “Connaissant nos responsables, je ne le pense pas. Ils ne rendent compte à personne”, rétorque le président de Ahd 54. Dans le cas où cette revendication ne trouverait pas d'oreille attentive auprès des décideurs, prendra-t-il part aux prochaines législatives ? Réponse de M. Rebaïne : “Je suis un militant, je ne déserte pas la scène.” Mais comme le RCD, M. Rebaïne ne veut pas que les prochaines élections soient organisées par les seules autorités algériennes et revendique la présence d'observateurs internationaux. “Quand il y a une compétition politique, il doit y avoir une troisième partie. Il n'y a pas une autre alternative. Cela fait longtemps qu'on demande la présence d'observateurs étrangers mais pas ceux de l'UA et de la Ligue arabe. Notre souci est que les élections soient transparentes et que les Algériens expriment librement leur choix”, explique-t-il. Et M. Rebaïne d'exprimer son regret quant à l'absence de réponse de la part des autorités algériennes à la proposition de l'UE. “Cela veut dire que les prochaines élections ne seront pas honnêtes et transparentes”, craint-il. Par ailleurs, M. Rebaïne s'est dit agréablement surpris par certains développements survenus sur la scène politique comme la liberté de ton affichée par les députés lors du dernier débat au Parlement sur certains projets de loi s'inscrivant dans le cadre de réformes de Bouteflika, l'ambition présidentielle affichée par certains chefs de parti politique, le revirement éditorial de certains journaux. “Où étaient ces gens-là en 2009 ?” s'est-il interrogé. Actualité oblige, le président de Ahd54 s'est attardé sur la loi sur la représentation féminine en politique adoptée dernièrement par l'APN. Pour lui, “les droits de la femme, ce n'est pas une affaire de quotas”. “La femme a gagné sa place pendant la guerre de libération. Il faut plutôt éduquer la société pour mieux accepter la femme dans l'espace public. Les femmes doivent aussi investir le créneau de la société civile”, ajoute-t-il. Pour ce qui est de la loi sur les partis politiques, M. Rebaïne ne s'explique pas la sélectivité des autorités. “Si la loi est au-dessus de tout le monde, je ne vois pas pourquoi on donnera l'agrément à telle personne et non pas à telle autre. Ils veulent dessiner une nouvelle carte politique sur mesure. Y en a marre du recyclage politique”, fulmine-t-il. Critiquant la politique étrangère que s'est donnée l'Algérie officielle, M. Rebaïne estime qu'elle ne travaille pas pour l'intérêt des Algériens avant d'exiger le départ de la famille d'El-Kadhafi qui a trouvé asile sur la terre algérienne. “Nous ne voulons pas que la famille d'El-Kadhafi reste en Algérie. On est un peuple de révolutionnaires et nous devons soutenir les peuples en rébellion et non pas les dictateurs”, assure-t-il. Il faut souligner que le parti Ahd54 tiendra son congrès extraordinaire les 18 et 19 novembre prochains à Zéralda. A. C.