Plus de 20 ans après son lancement, en 1991, la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci) peine toujours à convaincre un grand nombre d'opérateurs de la nécessité d'utiliser le carnet ATA, pourtant censé leur faciliter la tâche pour l'exportation et/ou l'importation de leurs marchandises. Les initiales ATA, acronyme (Admission Temporaire et Temporary Admission), désigne une procédure douanière dont peuvent bénéficier certaines catégories de produits à l'occasion d'un transit ou d'un séjour temporaire dans les 71 pays, signataires des conventions internationales de Bruxelles et d'Istanbul. Ce fameux document nommé “passeport international des marchandises” aurait déjà fait ses preuves dans plusieurs pays. Mais il ne semble pas convaincre beaucoup d'opérateurs nationaux. À présent, le nombre de carnets ATA émis par la Caci, estimé à 30 par an, reste encore très faible comparativement à d'autres pays. L'exemple de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) est édifiant. Celle-ci émet en moyenne 15 000 carnets ATA par an, (pour la somme de 900 000 euros) ! Ce sont les statistiques avancées, hier à Alger, par le responsable des carnets ATA auprès de la CCIP, M. Xavier Fetter, invité par les responsables de la Caci à un séminaire à l'Ecole supérieure algérienne des affaires. Une rencontre organisée par la Caci afin de louer les vertus de ce fameux document et tenter de “sensibiliser les opérateurs algériens à adopter le carnet ATA comme solution douanière alternative souple permettant l'importation et l'exportation de marchandises en franchise des droits et taxes douanières”, admet en effet, le directeur des relations internationales de la Caci, M. Saâdane Kadri, non sans reconnaître la “réticence” des opérateurs nationaux à recourir à l'utilisation de ce document. Ceci, avant d'annoncer une “réduction des frais d'acquisition des carnets ATA au profit des opérateurs, à partir de janvier 2012”. Maîtrisant parfaitement son sujet, le responsable français a, pendant plusieurs heures, tenté de convaincre que le carnet ATA s'impose plus que jamais en tant que “solution douanière alternative très efficace et avantageuse à tous”. Selon lui, l'utilisation de ce document douanier international s'avère “bénéfique aussi bien aux opérateurs, à la douane, au business et au commerce international qu'aux économies nationales”. M. Xavier Fetter reste convaincu que le carnet ATA est un document “sécurisé, simple et très facile à utiliser, à vérifier et à traiter”. Il persiste et signe : “C'est un document qui permet la simplification et la facilitation des procédures douanières, mais aussi la sécurité et la réduction des coûts douaniers”. Pour résumer tout cela, le responsable français dira que le carnet ATA est fait pour “faciliter les échanges et stimuler le commerce international. Il est aussi conçu pour éviter aux exportateurs de devenir des experts en douane ; ils doivent se consacrer seulement à la gestion de leurs affaires”. Farid Abdeladim