RéSUMé : Karim découvre que son père s'était remarié, il se sent trahi pour la énième fois par ce parent qui ne fait que le décevoir. Hadja Sadia, une voisine, que sa défunte mère a aidée dans une affaire de justice, lui demande de l'accompagner pour faire les courses. Il accepte espérant oublier ses soucis, mais reste attristé constatant que la vielle femme ne se souvenait pas de sa mère, et ignorait qui il était… Je lui prends tous les sachets des mains, afin de les soulever moi-même, qu'elle n'ait à s'esquinter la santé pour rien. En arrivant devant chez elle, je pose les sacs sur le palier, et refuse son invitation à entrer, mais avant qu'elle ne me laisse partir, elle me dit une phrase qui apaisa mon cœur, elle me regarde tendrement et me révèle : je me souviens de toi, tu es le fils de l'avocate “Houda”. Tu es pareil que ta maman, tendre dans le fond, mais avec ces rides au front qui cachent tes vrais sentiments. N'est-ce pas mon bel ami le taciturne ? Je souris et lui dit au revoir, pendant qu'elle me remerciait chaleureusement, elle rectifie une chose que j'ai omise : je ne suis pas n'importe quelle “madame”, tu peux m'appeler hadja “Sadia” mon bel ami. -Si vous arrêtiez de dire mon “bel ami”, et me nommiez par mon prénom, je vous considèreraidésormais en tant que hadja “Sadia”, madame ! -Tu es opiniâtre, tout comme ta maman mon bel ami…je voulais dire Karim ! -Passez une belle journée hadja “Sadia”. -Je te le souhaite aussi, Karim, et souviens-toi, ma porte t'est grande ouverte si tu as besoin de quoi que ce soit, et ce ne sont pas des paroles en l'air. Je dois beaucoup à ta mère, jeune ami. Je retournais le cœur léger, prêt à frapper à la porte pour qu'on me laisse renter “chez moi”. Un jeune enfant d'à peine cinq ans m'ouvre et m'interroge grossièrement : qu'est-ce que tu veux toi ? J'étais très en colère, je me demandais qui était ce petit parasite qui se tenait entre moi et ce qui représentait mon passé, mon héritage : ma demeure. Je lui rétorque à mon tour : qui crois-tu être pour penser m'interdire d'entrer chez moi ? -T'es qui toi ? -Au lieu d'agresser les gens de questions, tu devrais, gamin, penser à saluer autrui ! -Je m'en moque, je fais ce que je veux ! -Tu es insolent et si impudent ! Qui sont tes parents, petit morveux ? -Moi je suis le fils de Fahim et Hind, t'es qui toi alors ? -Qui suis-je…? Sur cette question, je ne trouvais pas de réponse adéquate, je me sentais puéril à sermonner un enfant espiègle, alors que je devais demander des explications à mon père. Je pousse légèrement le garçon, qui résiste et ne daigne bouger, je le rejette en arrière pour qu'il tombe sans grand mal au sol, mais ce dernier cria de toutes ses forces et geignait pour que mon père et sa femme accourent le consoler. J'essayais de m'expliquer, dire que je ne l'ai pas battu comme cet enfant le certifiait, mais la mère du gamin, me poussa au mur de toutes ses forces, et m'invectivait de toute cette animosité gratuite : espèce de moins que rien, ta tante t'a jeté à la porte de chez elle, et maintenant tu bats mon enfant par jalousie ? Qui te permet de le toucher, hein ? Espèce d'ingrat, tu devais rester chez ta tante, pourquoi es-tu venu ici, qu'est-ce que tu cherches, de l'argent ? Je vais t'en donner des coups moi que tu ne sortiras plus de ton trou, espèce d'ignorant ! Cette femme que je ne connaissais guère, se permettait de me juger, pis encore, m'injurier. Je dévisageais mon père avec les yeux au bord de la détresse, implorant qu'il me délivre de ma cage de la bienséance, que je me permette d'outrager, à mon tour, cette personne qui ose me dénigrer de la sorte, en ignominieux et oppressants reproches. Voyant que je restais impassible devant ses réprimandes, cette belle-mère se tourne vers mon père et lui ordonne : tu dois le châtier pour ce qu'il a fait à ton fils, il l'a tabassé, tu vois qu'il pleure ! N'est-ce pas une preuve suffisante ? Mon pauvre petit Redouane ! Il est choqué le pauvre, il n'a jamais reçu de coups de sa vie, et voilà que cet énergumène débarque pour que la félicité qui règne tourne en belligérance par sa faute ! Je ne pouvais plus rester coi, mon père est indolent et ne semble porter grande attention à mon tourment. Alors, il fallait que je réagisse,je regarde cette femme exécrable et lui expose les faits tels qu'ils se sont déroulées, mais elle ne retient de ma justification que ce qui l'importe, et va même féliciter sa progéniture : c'est ça mon fils, les étrangers on les laisse à la porte, on ne les laisse pas entrer ! C'était plus que ce que mes oreilles ne pouvaient supporter, cette journée était un enfer, je devais me reposer pour que les nouvelles qui agressaient mon esprit se tassent et étouffent mon désir de fugue, je me sentais si seul à cet instant, personne pour me défendre, ni me conforter. Alors, tel brisant les chaînes de l'oppression, je hurle au visage de cette méprisable femme : votre fils est un effronté ! J'aurais dû le corriger afin de lui apprendre à vivre, si vous voulez que je vous dévoile mes noires pensées ! -Je le savais, tu n'es qu'un horrible garnement, s'exclame la belle-mère. Tu souhaites la mort de mon fils, c'est ça ! Avoue-le ! -(Choqué) non ! Pas du tout, n'interprétez pas mes dires à votre guise ! -Tu veux hériter de la maison à toi tout seul, tu veux me chasser d'ici, c'est ce que tu veux, avoue-le ! (À suivre) H. B.