À l'initiative du ministère de tutelle, une opération d'évaluation des ressources halieutiques sera incessamment lancée au large de la façade maritime de la wilaya de Mostaganem. Une opération diligentée à point nommé pour mettre fin à la polémique, nourrie par les thèses de ceux qui affirment qu'il n'y a plus de poissons à pêcher pour justifier la hausse “folle” des cours, et ceux qui soutiennent que le poisson meurt de vieillesse, les capacités d'exploitation étant bien en-deçà du potentiel pêchable. En effet, il s'agira d'une étude destinée à actualiser les données de base inhérentes à l'estimation et la sauvegarde des potentialités en vue d'une exploitation raisonnée de ces ressources naturelles. L'étude confiée à des chercheurs algériens, assistés de spécialistes étrangers, sera effectuée par un bateau scientifique algérien, acquis au début de cette année, par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. L'équipe de chercheurs s'attèlera, dans une première étape, à l'évaluation des ressources en poisson bleu, englobant notamment la sardine, la sardinelle, l'allache, l'anchois, la bogue et la bonite. L'opération qui s'étendra à toute la côte algérienne, portera sur l'établissement de cartes actualisées localisant le stock pêchable “national”. Son objectif final vise à délimiter la répartition, dans l'espace et en niveau de profondeur, de la distribution des bancs des différents poissons, par l'analyse géostatique, la collecte des paramètres environnementaux, à l'instar de la température de surface de l'eau ou de la salinité de l'eau. À défaut de telles données, fiables et actualisées, Mostaganem comptait jusque-là sur une ancienne étude espagnole datant des années 1970. Une base de données qui suscite, officiellement, un optimisme béat, dès lors que le littoral mostaganémois, long de 125 km, recèle une zone poissonneuse offrant un potentiel économique important avec une biomasse de 76.000 T/an et un stock pêchable de l'ordre de 45.000 T/an, mais qui est vite remise en cause par les “professionnels”, affirmant à chaque flambée des prix au niveau des étals, qu'il ne restait plus de poissons à pêcher. M. O. T.