Les étudiants de l'université Hadj-Lakhdar ont observé hier un sit-in dans l'enceinte de l'établissement, encadrés par un impressionnant cordon sécuritaire mis en place dès les premières heures de la matinée, afin d'empêcher une marche en dehors de l'université. Un dispositif qui a, visiblement, dissuadé plus d'un puisque le rassemblement des grévistes s'est vite essoufflé. Cela n'a pas empêché les étudiants grévistes de paralyser pratiquement tous les départements et bloqué le rectorat dans l'attente que le recteur daigne tenir la promesse faite en engageant le dialogue pour mettre fin à une situation de crise qui, rappelons-le, dure depuis des semaines et refait surface à chaque rentrée universitaire. Or, la rencontre tant attendue n'a pas eu lieu. Selon certains étudiants que nous avons rencontrés, le recteur de l'université aurait changé d'avis et n'accepterait aucune rencontre. Aussi bien les grévistes que les organisateurs du sit-in, mais aussi des étudiants et étudiantes qui ont entamé une grève de la faim, disent être déterminés, à en découdre avec la loi du silence de l'administration universitaire qu'ils traitent de “corrompue”, selon leurs dires. En effet, une série de griefs reprochés à l'administration de l'université, hormis les conditions de vie des étudiants dont certains sont en grève de la faim depuis plusieurs jours, est soulevée et ne cesse de prendre des dimensions ingérables en l'absence de dialogue. L'on citera entre autres, le concours de magistère autour duquel des interrogations se font de plus en plus insistantes notamment, en ce qui concerne une prétendue fuite de sujets. Une situation qui pénalise autant les étudiants résidant dans la wilaya de Batna que ceux qui ont fait plus de 900 kilomètres (venus de Béchar), pour passer le concours et qui sont rentrés bredouilles car l'examen a été annulé. Par ailleurs, les étudiants du centre universitaire Abbès-Laghrour de Khenchela semblent emboîter le pas à leurs camarades et voisins. Des dizaines d'entre eux ont, en effet, observé, hier, un sit-in devant la station de transport universitaire pour dénoncer l'insécurité qui prévaut sur les lieux, ce qui oblige certains étudiants à utiliser d'autres moyens de transport. Ils demandent l'intervention des responsables concernés pour renforcer le dispositif sécuritaire sur le site en question, et ce, après l'agression d'une étudiante par des inconnus. Ces derniers l'ont dépouillée de tous ses objets de valeur, avant de prendre la fuite vers une destination inconnue. Par ailleurs, les étudiants de l'université M'hamed-Bouguerra de Boumerdès ont observé hier une grève illimitée pour exiger la réintégration de quarante de leurs camarades exclus récemment par l'administration. Les protestataires, qui jugent cette exclusion “injuste et arbitraire”, demandent “la suppression des articles qui obligent les étudiants du système LMD à obtenir leur licence dans un délai de cinq ans pour éviter le risque d'être exclus”, tout comme ils sollicitent “la préservation du caractère public et gratuit des études à l'université”. Les manifestants, qui ont paralysé toutes les facultés, ont tenu à souligner “le non-respect du règlement régissant le système LMD” et réclament l'annulation des mesures prises par l'administration le 3 novembre dernier, visant à empêcher certains étudiants à accéder en mastère et à “limiter au maximum le nombre d'étudiants désirant poursuivre leurs études après l'obtention de leur licence”. Les étudiants grévistes disent avoir soumis une plate-forme de revendications aux responsables de l'université mais qui n'a pas eu de suites. Nos tentatives pour avoir l'avis des responsables concernés sont demeurées vaines. R. HAMATOU/M. ZAIM/Madjid T.