En réponse à l'ultimatum que lui avait fixé samedi soir l'organisation panarabe, le ministère syrien des Affaires étrangères a indiqué hier que Damas a informé dimanche la Ligue arabe de son accord pour l'envoi en Syrie d'une mission. La Syrie a “répondu positivement” à la demande de la Ligue arabe d'envoyer des observateurs dans le pays pour garantir la mise en place d'un plan de sortie de crise, a annoncé hier le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdessi. “La Syrie a répondu positivement à la question de la signature du protocole sur les observateurs”, “un protocole de coopération basé sur la vision de la Syrie sur cette coopération dans un courrier envoyé dimanche soir au secrétaire général de la Ligue arabe”, a déclaré M. Makdessi à la presse. Samedi, un comité ministériel arabe réuni à Doha avait donné jusqu'à dimanche à la Syrie pour éviter davantage de sanctions en signant un protocole sur l'envoi d'observateurs chargés de rendre compte des faits sur le terrain. “La partie syrienne a fait son devoir en demandant des modifications mineures qui ne touchent pas le fond du protocole (...) et des éclaircissements qui ne sont pas liés à la nature de la mission de la Ligue arabe”, a-t-il précisé. “Nous avons demandé des explications sur la coordination, car la réussite de la mission (des observateurs) dépend de la coordination avec la partie syrienne”, a-t-il affirmé, expliquant que la Syrie avait demandé les noms et les nationalités des observateurs. “Nous avons insisté sur la clause huit de la Charte de la Ligue arabe qui interdit aux pays arabes de changer le régime politique d'un autre pays arabe”, a poursuivi le porte-parole en “espérant une réponse positive” de l'organisation panarabe. “La réussite de la mission dépend des intentions arabes”, a-t-il lancé. “Le chemin est ouvert pour la signature de l'accord, s'il y a volonté d'aider la Syrie à sortir de la crise”. “La signature du protocole est un pas sur le chemin de la solution”, en Syrie, mais pour sortir de la crise, il est nécessaire, selon M. Makdessi, d'en traiter les causes, qui ne sont pas seulement liées aux demandes de réformes. Le porte-parole a ainsi évoqué “les armes qui sont transférées à l'intérieur de la Syrie, les médias qui veulent pousser à l'escalade et une opposition qui refuse de dialoguer avec le régime”. Début novembre, la Syrie avait accepté “sans réserves” un plan de sortie de crise proposé par la Ligue arabe, qui prévoyait l'arrêt des violences, la libération des prisonniers et l'ouverture du pays à des observateurs arabes et à la presse étrangère. Face à l'absence de mise en application du plan, la Ligue arabe avait adopté le 27 novembre une série de sanctions inédites à l'encontre de l'un de ses membres, qui comprend notamment d'un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et de ses comptes bancaires dans les pays arabes. R.I/ Agences