L'USMH n'est pas un club riche, c'est connu, les dirigeants ont toujours prôné une politique salariale très mesurée, non seulement par manque de moyens financiers, mais aussi pour ne pas s'embourber dans des dettes qui risquent d'asphyxier le club. C'est pour cela qu'il est l'un des rares clubs à ne pas enregistrer un grand retard dans le payement des salaires de ses joueurs. Depuis le début de cette saison, le club est en retard de deux mois seulement. “Nous ne promettons pas des milliards aux joueurs, pour, en fin de compte, ne pas les honorer à la fin du mois. On est très réalistes à ce sujet, on n'est pas les meilleurs, tout comme on n'est pas les derniers, on est juste dans les normes”, nous a dit hier Mohamed Boulabe, l'un des principaux sponsors du club qui assure l'intérim au club en l'absence de Laïb, parti en France la semaine passée. La masse salariale mensuelle oscille entre 7 et 8 millions de dinars, il n'y a pas aussi de gros salaires à l'USMH, à l'instar d'autres clubs où un joueur peut facilement atteindre 3 millions de dinars. À El-Harrach, le meilleur joueur et le plus coté perçoit un salaire mensuel maximum de 80 millions de centimes ; en revanche, le plus faible perçoit 15 millions de centimes. Cette disparité salariale a créé un équilibre dans la masse salariale, et les responsables n'éprouvent aucune peine à honorer leurs engagements à la fin du mois. La stratégie adoptée par le comité directeur en ce sens s'est avérée fructueuse pour le club, en dépit du manque flagrant de sponsors, qui ne sont que quatre cette saison, à savoir Nedjma (WTA), Boulabe, Tahkout et Hyundai. Néanmoins, les très bons résultats enregistrés et la 3e position qu'occupe le club au classement général de la Ligue 1 ont fait que les primes de matchs ont créé un petit déséquilibre dans les prévisions du club, qui doit puiser dans ses propres réserves pour les honorer. Parfois elles sont assez conséquentes, surtout lorsque les camarades de Griche alignent des victoires successives. Ces primes sont fixées conjointement avec les joueurs. Une victoire ordinaire à domicile équivaut à 20 000 DA. S'il s'agit d'un match derby ou spécial, par exemple contre la JSK, l'USMA ou le CRB, la prime passe à 30 000 DA. Un nul à domicile n'est pas récompensé. En déplacement, une victoire vaut 30 000 DA, un nul 25 000 DA, d'où la recherche d'autres ressources financières, comme nous le dira notre interlocuteur : “On veut bien avoir d'autres sponsors pour le club afin de faire face aux nombreuses dépenses. On reste ouverts pour toute négociation avec les nouveaux sponsors. Les moyens sont importants pour nous, on doit impérativement chercher d'autres ressources financières. Le professionnalisme nous dicte ce chemin incontournable.” En ce qui concerne le budget de fonctionnement annuel du club, il avoisine cette saison 12 milliards de centimes, soit quatre de plus par rapport à la saison passée, dont les principales ressources proviennent, en plus des sponsors privés, des fonds publics. à titre d'exemple, la mairie d'Oued Smar octroie 1 milliard de centimes, celle de Mohammadia 500 millions de centimes, et enfin l'APC d'El-Harrach 1,2 milliard en plusieurs tranches. Quant aux recettes du stade, elles sont insignifiantes. Lorsque le stade du 1er-Novembre fait le plein, le club perçoit 100 000 DA au maximum, si ce n'est 50 000 DA. Les responsables du club, dit-on, vont se pencher prochainement sur cette question et comptent faire une proposition à la mairie de Mohammadia pour gérer en collaboration le stade et générer des rentrées qui pourraient atténuer le déficit. “L'USMH est un club qui fonctionne avec ses moyens et refuse la politique de folie. En tout cas, on est dans les normes avec nos joueurs”, conclut Mohamed Boulabe. R. A.