CADC Les conclavistes de Mechtras ripostent La réunion, initialement prévue de la commission ad hoc dégagée lors du dernier conclave extraordinaire de jeudi dernier à Mechtras, s'est transformée, actualité oblige, en un autre conclave extraordinaire, étant donné que la quasi-majorité des 17 coordinations étaient représentées, avant-hier, à Mechtras pour débattre de la situation engendrée par “l'exclusion des 9” et de la stratégie de riposte à adopter. Très sereins dans leurs interventions et déterminés à aller jusqu'au bout de leur démarche, tour à tour, les délégués des coordinations présentes, en particulier les 9 mis en cause à Imzizou, ont tiré à boulets rouges sur leurs ex-camarades qui se sont réunis, jeudi à Imzizou. Les intervenants ont insisté sur le fait “qu'ils sont délégués de leurs populations respectives. Par voie de conséquence, ils sont redevables uniquement devant les citoyens”. “Comment se fait-il, s'interroge Mohamed Saïdoune, délégué de Aïn Zaouia, bizarrement, c'est uniquement lorsque la Coordination de Tizi Ouzou se retrouve à la présidence que les exclusions sont prononcées ?” Pour Hamid Maâkni, délégué de Souk El-Tenine, “notre soi-disant exclusion traduit la panique généralisée de nos détracteurs”. Abordant le point concernant la stratégie de riposte, le délégué des Ouadhias, Mohand Ouamar Hachim, “interpelle les coordinations, qui n'ont pas cautionné notre exclusion ainsi que le document dit de mise en œuvre, de clarifier leurs positions”. Pour Farid Bachouche, délégué d'Agouni Gueghrane, “ceux qui se sont réunis à Imzizou, sont atteints du syndrome Bouteflika en tentant à l'instar des “redresseurs du FLN” de substituer des délégués authentiques par d'autres”. “C'est du jamais vu dans le mouvement”, ajoute-t-il. Pour sa part, Mohamed Saïdi, porte-parole de la coordination de Mechtras, déclare que “la majorité des 9 délégués déclarés honteusement exclus à Imzizou, sont, soit des présidents, ou des vice-présidents des comités de villages. Peut-on alors exclure l'ensemble des villageois ?”. “Et puis, ajoute-t-il, il ne faudrait pas oublier que tels que nous sommes réunis ici, nos communes respectives n'ont pas d'indu élus contrairement à ceux qui s'érigent en chefs du mouvement”. Hocine Azem, délégué d'Agouni Gueghrane, ne mâche pas ses mots, en insistant devant la plénière que “la CADC est ici à Mechtras”. “C'est à nous, en tant que délégués authentiques, ajoute-t-il, de décider d'excommunier les délégués putschistes réunis à Imzizou lequel est transformé en un tribunal”. Tout en réfutant son “exclusion”, le délégué de Tizi n'Tleta, Amar Zerrouki, apportera à la plénière un démenti sous forme de déclaration sur l'honneur émanant d'un citoyen du village Aït Abdelmoumène, présenté comme observateur représentant la commune de Tizi n'Tleta à Imzizou. Le délégué de Maâtkas, Rabah Issadi, après avoir énuméré un certain nombre de faits confirmant, selon lui, les tractations des ex-détenus à l'intérieur de la prison avec des émissaires du pouvoir, affirme que “les derniers détenus sont sortis de prison avec un cahier des charges entre les mains qu'ils sont en train de mettre à exécution depuis leur libération”. Pour lui, “un militant partisan identifié ne pose pas de problème, par contre, ceux qui se disent indépendants et qui roulent pour le pouvoir sont les plus dangereux”. Les débats ont duré jusqu'à 4 heures du matin autour de la prise de décision d'excommunier, pour ne pas dire exclure, 6 délégués qui sont, aux yeux des conclavistes, les artisans du forcing contre eux. Il s'agit de : Medrouk Nouredine, Kaci Yazid, Nekkah Mohamed, Allouache Rachid, Chebhab Mouloud et Abrika Belaïd. Dans la déclaration qui a sanctionné les travaux de ce conclave extraordinaire, il est souligné que “la CADC a décidé de prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre de ces fossoyeurs de notre noble combat, en prononçant leur excommunication du mouvement citoyen”. M. S. B. Excommunication d'Abrika et de 5 autres délégués Les dissensions au sein de la Coordination archs, daïras et communes de Tizi Ouzou ont atteint le point de non-retour pour virer carrément à la scission entre les coordinations qui se sont réunies à Imzizou (Fréha) et celles qui se sont rassemblées à Mechtras. Ces dernières ont tenu, avant-hier, leur deuxième conclave extraordinaire de vérité et ont décidé d'excommunier 6 délégués : Belaïd Abrika, Rachid Allouache, Mouloud Chebhab, Yazid Kaci, Nordine Medrouk et Mohamed Nekkah. Il leur est reproché d'“avoir violé répétitivement et délibérément le code d'honneur et les principes directeurs” du mouvement citoyen. Aussi, les 6 délégués excommuniés auront droit au qualificatif très peu honorable “fossoyeurs” du “noble combat”. D'autres accusations aussi graves sinon plus sont portées contre eux. Dans la déclaration sanctionnant leurs travaux, les délégués réunis à Mechtras ont indiqué : “La plénière a constaté bon nombre d'actes dangereux et déviationnistes à l'esprit du mouvement citoyen par certains animateurs autoproclamés, indûment délégués de leurs vaillants citoyens, suppléés médiatiquement par les supports publicistes lourds du pouvoir et sponsorisés par la valetaille mercantiliste pour orchestrer ignoblement une campagne de sabordage et de mise à mort du mouvement citoyen. Et jeter l'opprobre sur les authentiques délégués indociles à leurs offres de cupidité.” Un peu plus loin, les excommuniés ont été traités “d'imposteurs aux gardes prétoriennes chargés de mission pour mettre en œuvre un cahier des charges concocté dans des officines des cercles occultes du pouvoir maffieux et assassin”. Le document dit de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur n'a pas échappé à la critique acerbe des délégués réunis à Mechtras. Document qu'ils considèrent comme “entaché de nullité et antinomique à l'esprit de la plate-forme d'El-Kseur...” puisque “plébiscité à la hussarde par des barbouzes aux gages dans une foire d'empoigne”. L'élaboration de ce document aura coûté aux délégués excommuniés le sobriquet de “sinistres individus” qui se sont rendus coupables d'“actes de repentance redditionniste”. Aussi, un appel est lancé “aux consciences civiques et aux parents des martyrs et aux blessés du Printemps noir”, pour “déjouer cet énième complot des partisans du marchandage et de compromission des sacrifices consentis par tous les citoyens…” La formation de Hocine Aït Ahmed a eu, elle aussi, son lot de critique. Les délégués, réunis à Mechtras, ont condamné “les propos de certains sieurs innommables aux structures en décomposition organique et dont le sort a été définitivement scellé lors des élections de la honte et de la trahison du 10 octobre 2002”. Par ailleurs, la CADC a porté son choix sur la localité des Ouadhias pour abriter le prochain conclave interwilayas. Pour ce qui est de la date, elle sera rendue publique ultérieurement. Rappelons que les délégués réunis la semaine dernière à Imzizou ont, de leur côté, exclu 9 membres de coordinations ayant participé au conclave de vérité de Mechtras. A. C.