Résumé : Donya affirme qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Karim s'emporte en lui interdisant de fuir, l'effraie, affirmant que son prétendant n'osera pas la lui arracher. Khalil intervient pour le calmer et le sermonner, et lui dire les quatre vérités sur sa couardise en cachant ses sentiments. Karim, en accueillant le prétendant et sa famille, accapare la conversation pour qu'ils oublient les fiançailles de Donya avec ce dernier… Mais à mon grand dam, mon frère, ayant cerné mon petit jeu, reprend les choses en main et questionne le prétendant au nom de Nassim : - - Alors Nassim, pourquoi, à seulement vingt-deux ans, tu désires épouser ma cousine Donya qui est comme une sœur pour moi. - Je veux épouser Donya parce que je l'aime, et que je veux faire son bonheur et le mien par conséquent, ose-t-il sans gêne annoncer. Je décide de mettre mon grain de sel et tester la véracité de ses propos : - Tu sais que moi et Donya on est inséparables ! - Oui, je sais, mais la famille de Donya est ma famille, se permet-il d'affirmer en prononçant son agréable prénom, ce qui me mettait hors de moi. Mon frère me foudroie du regard, heureusement que mon oncle, qui ne comprenait pas mes mauvaises intentions, se plaçait entre nous. Voilà que rentre Donya, toute timide, apportant les boissons, cachant ses cheveux d'un joli foulard blanc qui mettait en valeur ses yeux ténébreux. Pour un moment, j'aurais juré que le temps était suspendu sur sa démarche réservée et anxieuse, et chaque pas qu'elle faisait réanimait mon cœur qui oubliait de me faire vivre, tant il était subjugué par sa beauté ; mais je me réveille, et mon rêve tourne au cauchemar quand elle évite mon regard énervée et sourit à cet homme qui était venu me la prendre. Telle une petite vengeance, je demande à ce soupirant qui ne pas quittait Donya du regard, avant que ma cousine ne quitte la pièce : - Tu sais que Donya est nulle en cuisine, et question ménage elle a beaucoup de progrès à faire. Donya ne manque pas de remarquer mes petites mesquineries ; elle me dévisage avant de sortir, avant que ce Nassim me réponde : - Je suis sûr que ma mère lui apprendra, elle n'a qu'à écouter ses conseils, affirme-t-il, mais le haussement de sourcil de sa mère, contredit ses belles certitudes. - Vous êtes combien à la maison ? demande Khalil. - On est six : ma sœur, mon frère aîné et sa femme, ma mère et mon père… plus moi. - Quelle grande famille ! m'exclamai-je. Et vous devez tous vivre dans un château. - Oh non ! on vit dans une villa de deux étages. - Alors, Donya vivra avec vous... lui dis-je. - Oui, elle vivra avec nous, bien sûr. Affirme la mère. Pourquoi ? Est-ce un problème ? - Non, il n'y a pas de problème, certifie mon oncle. - Vous travaillez dans quoi ? interroge Khalil. - J'aide mon père dans son commerce, ça rapporte bien. - Et vos études ? interrogeai-je en essayant de trouver un défaut à ce gendre poli. - J'ai arrêté ; ça sert à rien, il n'y a pas d'avenir dans les études. N'est-ce pas monsieur Wahid ? J'étais content, j'avais touché un point, enfin! Connaissant mon oncle, cette réponse ne lui plaît pas du tout. Il est chiffonné, se racle la gorge et interroge sur un ton de plaisanterie : - Ma fille Donya a suivi des études en langues étrangères. Elle aussi tu ne veux pas qu'elle travaille, n'est-ce pas ? Le rire feinté de mon oncle permet à ce Nassim de dévoiler son vrai visage et confie presque soulagé : - Je suis content qu'on aborde le sujet J'aimerais qu'elle arrête ses études et s'occupe de ma pauvre mère qui est très malade, et puis, soyons francs, une femme qui travaille apporte la honte, n'est-ce pas monsieur Wahid ? avoue-t-il en s'esclaffant. Mais le mutisme de mon oncle et son regard haineux étouffèrent ses envies de rire. Mon oncle se lève assez énervé et dit à ce prétendant : - Mon garçon, désolé de t'être déplacé, mais ma fille, je ne la marie pas. Tu peux partir. Puis parti laissant mon oncle contenir sa colère. Quant à Khalil, il essayait de se montrer poli en leur montrant la sortie, mais les invités sont si énervés qu'ils ne manquent de se disputer entre eux aussitôt la porte close. J'étais si content, j'étais sur un petit nuage. Ma tante essayait de convaincre mon oncle qu'il réfléchisse à deux fois avant de refuser, certifiant que la famille était assez aisée. Mais mon oncle refuse que l'une de ses filles soit privée d'éducation et semonna sa femme : - Je ne vais pas vendre mes filles Farah ! J'ai payé leurs études, pas pour qu'un vaurien vienne me les prendre et les séquestrer chez lui, pour devenir les boniches de leur mère ! - Tu sais que Donya a des difficultés à se trouver un mari, affirme ma tante. Elle ne sait pas cuisiner, et c'est à peine si elle fait bien le ménage ! - S'il n'y a pas d'homme pour elle, qu'elle travaille et vive chez son père ! (À suivre) H. B.