Résumé : Feriel entame une discussion avec son fiancé. Ce dernier ne reconnaissait plus la fille insouciante qu'il avait connue. Feriel revient sur le sujet du jour : elle estime que lorsqu'un couple se marie, il doit se prendre en charge et fonder lui-même ses propres bases. Nazim acquiesce de la tête : - Oui… Je suis tout à fait d'accord avec toi… Mais dans mon cas, c'est un peu différent. Ce qui ne veut pas dire que nous n'allons pas concevoir nos propres idées…. Je suis encore au début de ma carrière…. Je ne vais pas te bercer d'illusions et te promettre de tout régler en un tour de main, mais je sais que si tu m'épaules, nous réaliserons tous nos rêves et nos projets prendront forme en un laps de temps très court. Feriel ne répondit pas. Elle replonge dans ses méditations. Pourquoi le monde est-il si compliqué ? Elle s'étire sur son siège et étend les jambes. Elle repense à ses parents. Ces derniers n'étaient pas très chauds pour ce mariage. En particulier sa mère. Ils voulaient pour elle ce qu'il y avait de mieux. Nazim leur plaisait certes…. Son sérieux, son éducation, son intelligence, ne les avaient pas laissé indifférents, mais il y avait ce problème de sa famille…. Elle se rappelle que son père avait tenté par tous les moyens de donner sa chance à Nazim…. Il lui avait proposé un poste plus intéressant dans son entreprise, où il était déjà voué à un bel avenir, en sus d'un appartement qu'il choisira à sa guise dans ses nombreuses promotions…. Un appartement bien situé, spacieux, et bien éclairé, où leur couple n'aurait pas à souffrir. Mais Nazim avait poliment refusé. Quand elle lui en avait demandé les raisons, il lui avait répondu, que sa fierté ne lui permettait pas d'accepter “l'aumône” des autres et qu'aucune force au monde ne pourrait le séparer des siens, du moins tant que ses sœurs n'étaient pas mariées. Au cœur de leurs nombreuses discussions, il a été jusqu'à lui demander de bien réfléchir avant d'entamer le grand plongeon. La vie ne faisait pas de cadeaux et chacun devrait ramer à sa façon pour arriver à bon port. Lui, avait jusque-là, su se contenter de peu pour répondre aux besoins des siens. Feriel s'était sentie frustrée, mais n'avait pas insisté. Elle avait compris que seule la ruse pourrait démêler cette situation. Mais en attendant, autant accepter de mener cette existence de “bagnard” à laquelle Nazim la destinait…. Elle ne voulait plus reculer… Oh non ! Pas du tout, car elle serait la risée des siens et de sa famille, qui ne voyaient pas d'un bon œil ce mariage. Elle s'était imposée à eux et avait confirmé son choix. Nazim était un homme bien, alors autant fermer les yeux sur le reste. Mais jusqu'à quand ? Un crissement de pneus et une secousse la tirèrent de ses méditations. Elle ouvrit les yeux pour constater que le véhicule venait d'être heurté par une camionnette venant en sens inverse et avait dérapé avant d'entamer des tonneaux. Nazim tente de reprendre le contrôle. En vain ! Elle eut juste le temps de pousser un cri, avant de se sentir propulsée par la portière. Une odeur de brûlé parvenait à ses narines. Elle entendit des gens crier et ensuite une terrible explosion. Qu'est-ce que c'était ? Elle n'arrivait pas à ordonner ses idées et sentit le sol bouger sous elle, avant de sombrer. Elle ne reprendra connaissance que quelques heures plus tard. Ne se rappelant rien, elle se demandait où elle était. Une odeur d'éther, un plafond blanc, une lumière opaque… Elle voulut soulever son bras, et sentit une légere pression… Il était relié à un flacon de sérum…. Elle était dans un hôpital ! Elle tenta de se relever, mais sa tête pesait une tonne. Elle avait le vertige et ses oreilles bourdonnaient. Elle se laissa retomber sur son oreiller. Des images défilaient devant ses yeux. Elle se rappelle tout à coup l'accident et porte instinctivement une main à son visage puis à sa tête. Non … Elle n'avait pas à s'inquiéter… À part quelques contusions, elle en était sortie indemne. Et Nazim ? Où était-il ? Elle sentit son cœur battre la chamade, et..., et s'il était mort ? Elle tenta encore de se relever, et cette fois-ci une infirmière arriva sur le fait : -Non, vous ne pouvez pas encore vous relever, vous êtes trop faible mademoiselle. -Je voulais prendre des nouvelles de mon fiancé… - Vous voulez parler de ce jeune homme qu'on avait retiré de la voiture ? - Oui, j'ai entendu une explosion avant de perdre connaissance et cela n'est pas pour me rassurer. (À suivre) Y. H.