Le Salon national du livre organisé pour la première fois à Tlemcen à la faveur de la manifestation, “Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011”, a drainé durant dix jours (15-24 décembre) un public record malgré le fait que les prix proposés étaient au-dessus des espérances des lecteurs qui pensaient pouvoir bénéficier de prix largement préférentiels, ce qui ne fut pas le cas au niveau de tous les stands des 120 éditeurs (environ 400 titres) présents au niveau du palais des expositions de Koudia implanté dans la banlieue immédiate de Tlemcen. Certains éditeurs ont quand même consenti des réductions de 20% sur les livres de la production nationale, mais pas tous. Rachid Hadj Nacer, directeur du livre et de la lecture publique au ministère de la Culture a souligné l'intérêt d'une telle manifestation culturelle décentralisée qui intervient juste après le 15e Salon du livre d'Alger et a mis en évidence les hommages posthumes rendus à cette occasion à Omar Dib, écrivain tlemcénien et chroniqueur historique à la radio locale, Mustapha Nettour, ancien directeur de la culture à Tiaret et ancien cadre au ministère de la Culture et au philosophe et écrivain Mohamed Arkoun. Parmi les conférences organisées en marge du Salon, celle consacrée aux récents développements de l'édition en Algérie a suscité un intérêt particulier autour du thème proposé. Brahim Tazaghart, écrivain et éditeur (Tira Editions) est intervenu à cette occasion pour déclarer notamment que “l'édition en langue amazighe reste fondamentalement théorique tant qu'on n'a pas encore un lectorat berbérophone” ajoutant “que c'est pour cela que la traduction doit être l'un de nos soucis majeurs, le livre tamazigh étant à l'image de la situation de la langue qui le véhicule, mais aussi à l'image de la situation de la lecture en Algérie d'une manière générale” soulignant aussi “qu'aujourd'hui il y a des professionnels qui s'impliquent dans le marché de l'édition puisqu'on a environ 500 livres en langue amazighe qui ont été édités ces dernières années”. Le représentant du ministère de la Culture a indiqué pour sa part que l'Etat fait beaucoup pour le livre, citant au passage le fait que le papier destiné à la fabrication du livre a été défiscalisé passant de 17 à 7% depuis la loi des finances complémentaire de 2010. B. Abdelmadjid