S'il fallait choisir deux rendez-vous facebookiens made in DZ pour 2011, deux s'imposent. Le premier remonte au début de l'année avec les grandes émeutes qui avaient émaillé le pays. La multitude des manifestations, quelles soient celles que certains appellent “pour l'huile et le sucre”, ou celles de l'éphémère CNCD, avaient enclenché une fièvre sur la Toile, et Facebook s'est distingué comme le réseau social le plus utilisé par les Algériens. Avec les émeutes, plusieurs profils ont été créés pour l'occasion. Des personnes ont lancé les leurs et des groupes ont fait de même. Celui qui a suscité le plus d'attention est sans aucun doute “envoyés spéciaux algériens”. Presque une année après, ce groupe se retrouve avec plus de 85 000 “fans”, tout en restant coller à l'actualité. Le second événement facebookien de 2011 est sans aucun doute le fameux 17 septembre. Une journée qui fera sûrement date dans la sociologie algérienne, évidemment si nos chercheurs se penchent dessus. Des semaines avant, alors que le conflit libyen était à son apogée, alors que Ben Ali et Moubarak faisaient partie du passé, alors que la Syrie commençait à trembler dans certaines villes, l'Algérie était appelée à vivre la même “ambiance”. Un appel, dont l'origine, à ce jour, reste flou, et qui était répercuté sur Facebook. Concernant les “initiateurs”, certains ont évoqué un complot des officines “proches de l'Occident”. D'autres ont parlé d'une machination des services algériens. Plusieurs mois après, c'est encore au niveau des accusations sans preuves et des suppositions sans fond. 2011 a été aussi une année dans laquelle la politisation des jeunes semblait possible. Les débats houleux sur Facebook durant les premiers mois du début du Printemps arabe avaient attiré la curiosité de plusieurs jeunes algériens. D'ailleurs des milliers de nouveaux comptes DZ ont été créés sur ce réseau social pendant cette période. Toutefois, il ne faut pas se leurrer. Les débats sur FB, à ce jour, ne dépassent pas l'étape des lamentations et des critiques acerbes, souvent vulgaires d'ailleurs, de tout ce qui se passe dans le pays. Jeunes ou moins jeunes, le réseau social reflète la réalité du terrain avec un grand zoom. Restent les “détails”. Ceux qui espèrent les retrouver sur ce réseau se trompent. Comprendre ce qui se passe dans le pays passe peut-être par la vague des réseaux sociaux, mais c'est très insuffisant. Au milieu de l'année, on estimait à un peu plus de deux millions de comptes Facebook algériens. Ça reste qu'une toute petite minorité, qui croit bouger, alors qu'elle reste cloîtrée devant l'écran. Peut-être que 2012 va apporter d'autres “options”. Les échéances électorales vont-elles booster les réseaux sociaux en Algérie ? On ne va tarder à le savoir. S.K.