L'“émir” de Béni Douala, Ouramdane Si Mohand Ouramdane, dit El-Khachkhach, a été abattu hier vers 16h par les services de sécurité près du village Azib-Ahmed, à environ 4 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, a-t-on appris de sources sécuritaires dans la région. Le sinistre El-Khachkhach était en compagnie d'un de ses acolytes lorsqu'il est tombé, à 16h15, dans une embuscade que lui ont tendue les forces de sécurité au lieu-dit Bouhioua, à la sortie du village Azib-Ahmed par lequel il avait l'habitude de transiter pour se rendre de la région de Béni Douala vers Tassadort, précise notre source. El-Khachkhach et son acolyte étaient sur une piste qui mène d'Azib-Ahmed vers la rivière qui sépare le village et Thala Bounane lorsque plusieurs dizaines de membres des services de sécurité en civil ont commencé à ouvrir le feu sur eux. Un témoin oculaire raconte que les deux individus portaient des armes et un gros cabas lorsque les hommes en civil tiraient sur eux. El-Khachkhach a été abattu sur le coup alors que son acolyte a tenté de s'enfuir avant qu'il ne soit rattrapé par les balles des services de sécurité. Deux armes de type Kalachnikov ainsi qu'un pistolet automatique ont été récupérés sur les deux terroristes. Un déluge de feu a été entendu par les riverains dont certains assistaient en direct de loin à la scène de l'élimination de cet “émir” qui a semé une véritable psychose depuis le début de l'année 2010 dans tout le massif allant de Takhoukht jusqu'à Tassadort, un terrain qu'il maîtrisait parfaitement du fait qu'il n'est qu'un enfant de la région où il bénéficie d'un soutien assez considérable. Pour rappel, l'“émir” El-Khachkhach est originaire de la commune de Béni Aïssi, où très jeune déjà il était un membre actif dans le soutien au terrorisme. À peine la trentaine, El-Khachkhach était devenu un des “émirs” les plus redoutables en Kabylie. En connaisseur de terrain, il a été nommé à la tête de la phalange de Takhoukht au début 2010 en remplacement de son prédécesseur éliminé quelques semaines auparavant en compagnie de trois de ses acolytes en plein centre --ville de Drâa El-Mizan. Depuis sa nomination à la tête de la phalange de Takhoukht, l'“émir” El-Khachkhach a organisé plusieurs actions terroristes des plus spectaculaires dans le sud de Tizi Ouzou. Sa première action terroriste, la plus retentissante, était l'attentat kamikaze qui a ciblé, le 25 juillet 2010, la brigade de gendarmerie de Béni Aïssi au cours duquel un civil a été tué et une dizaine de gendarmes ont été blessés. Le 14 août dernier, le nom du sinistre El-Khachkhach a été également cité dans l'attentat kamikaze qui a ciblé le siège de la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou. Deux jours plus tard, c'est dans l'embuscade tendue au chef de sûreté de daïra de Béni Douala que son nom revient encore. Auparavant, son nom a été déjà cité plusieurs fois dans des attaques ayant ciblé les différents corps de sécurité dans la wilaya de Tizi Ouzou. Récemment encore, le nom de l'“émir” que l'on dit bénéficier de soutiens importants dans sa région à Béni Douala revient dans l'enlèvement du cardiologue Djellal Nacer qui a passé une vingtaine de jours en captivité. Quelques semaines auparavant, soit durant la mi-octobre, l'“émir” El-Khachkhach avait fait l'objet à Béni Aïssi d'une embuscade de laquelle il a réussi à s'échapper. Son bras droit a été éliminé par les militaires qui avaient déjà manqué de justesse El-Khachkhach lors d'une course-poursuite durant le mois de Ramadhan dernier. Un coiffeur a été atteint par une balle perdue tirée par les militaires. El-Khachkhach est connu pour être un des plus anciens terroristes dans les maquis de Kabylie qu'il a rejoint à l'âge de 17 ans. Son élimination, hier, ne manquera sans doute pas d'affaiblir son organisation qui ne cesse déjà de subir les foudres des services de sécurité depuis plusieurs années. S.L.