Le Fonds de garantie agricole (FGA), créé pour couvrir les financements accordés par la banque Badr au secteur de l'agriculture, sera opérationnel dès le début de l'année en cours. Cette mesure est consacrée dans l'article 36 de la loi des finances complémentaire pour 2011 qui permet à la Caisse de garantie des crédits d'investissement (CGCI-Pme) de gérer, par délégation, des fonds de garantie spécialisés. Jusque-là, les risques couverts sont adossés aux ressources propres de la caisse, limitant donc ses capacités d'engagement. Doté d'une enveloppe de 20 milliards de dinars, le FGA couvre ainsi les crédits que la Badr a octroyés aux exploitations agricoles, agriculteurs, éleveurs et autres entreprises intervenant dans la production, la transformation et les services agroalimentaires. Cette couverture de prêts concerne les opérateurs exerçant à titre individuel ou organisés en coopératives, groupements professionnels, associations ou fédérations. Tous les crédits agricoles, tels que Rfig, Ettahadi, et le fédératif sont, conformément aux dispositions de la LFC 2011, garantis par le FGA. “Le taux de couverture peut aller jusqu'à 80% du crédit éligible pour les activités en création…”, explique le directeur général de la CGCI, Ammar Daoudi. Un tel dispositif soulagera davantage la Badr et l'aidera, précise M. Daoudi, à “externaliser la plus grande part des risques qu'elle encourt habituellement sur le financement de ces activités”, jugées vitales et indispensables pour la sécurité alimentaire du pays. Ce qui portera l'offre de garantie de la caisse à plus de 4 000 dossiers à compter de l'année 2012. La CGCI disposera désormais de trois ressources d'adossement de ses risques : ses propres ressources, le FGA et le Meda de l'Union européenne (UE). Avec le FGA, la croissance de la garantie sur le marché du financement de l'investissement de la PME qui se situait en 2011 à 5% atteindra 12%. La caisse, faut-il le souligner, a traité au 31 décembre 2011 quelque 1 382 dossiers et délivré 761 garanties d'un montant de 10 milliards de dinars. Quant à la valeur des prêts garantis, elle est de l'ordre de plus de 18 milliards de dinars. “La CGIC couvre 80% des crédits dédiés au financement de la création d'entreprises et 60% de ceux destinés au développement d'activités de production de biens et de services”, affirme encore le DG. Autres nouveautés introduites dans les textes de loi, l'on rappelle le relèvement de la limite de la garantie de 50 millions de dinars à 250 millions de dinars, tel que le stipule l'article 103 de la LFC 2009. Et pour élargir le périmètre d'action de la garantie financière à une population de PME plus nombreuse, le montant maximal du crédit éligible est également relevé à 350 millions de dinars. De par toutes ces améliorations apportées par les pouvoirs publics, la garantie financière offerte par la CGIC a, selon M. Daoudi, “atteint son stade de maturité aussi bien en termes d'instrumentation que d'adaptation à la demande des banques et des établissements financiers de la place”. Par ailleurs, la caisse a bénéficié d'un programme d'assistance PME II de l'UE par le biais duquel elle a mis en place une application informatique pour automatiser l'ensemble de ses processus de production de garantie. Ce nouveau système sera fonctionnel, indique le DG, au début de l'année 2012. La caisse a pour objectif de rapprocher aussi ses prestations des réseaux locaux des banques, notamment à Oran, Blida, Ghardaïa et Annaba, dans une première étape. L'installation de la première implantation locale est prévue pour 2013. B.K.