Le changement pacifique qu'il faut pour l'Algérie ne peut pas se faire sans les dirigeants du pays. C'est ce que pense le Front des forces socialistes (FFS) dont le premier secrétaire national, Ali Laskri, a présidé hier la réunion du Conseil fédéral de la wilaya de Tizi Ouzou, organisée dans le cadre des préparatifs de la Convention nationale du parti, prévue le 11 février prochain. «Le changement pacifique tel que voulu par nos concitoyens exige la coopération des groupes dirigeants», dit le responsable du parti présidé par Hocine Aït Ahmed non sans préciser que les mêmes dirigeants s'opposent encore au changement. Dans son intervention politique, Ali Laskri indiquera que pour l'instant, «ils (les groupes dirigeants) ne coopèrent pas, mais au contraire, s'opposent à tout changement et défendent le maintien du statu quo quel qu'en soit le prix ; un prix exorbitant pour le pays, à la fois sur le plan interne que sur le plan externe». Mais l'orateur ne cède pas au pessimisme et dira, en citant l'occasion qu'offre le cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, qu'«il faut souhaiter qu'une prise de conscience, même tardive, puisse éviter l'échec final et, dans le même mouvement, renouer avec les idéaux, l'enjeu et les objectifs de la Révolution algérienne».Le premier secrétaire national du FFS abordera également les prochaines échéances électorales qui interviennent dans «une nouvelle situation régionale créée par ce qu'il est convenu d'appeler le Printemps arabe ; une situation fruit du télescopage de luttes populaires avec le jeu diplomatique, militaire et économique des grandes puissances». Pour l'intervenant, le FFS n'a pas «la naïveté de croire que l'accès et l'exercice du pouvoir se fait à travers les institutions formelles», et de s'interroger : «Aurons-nous la chance de vivre des scrutins libres et ouverts et ainsi reprendre le cours interrompu de la transition démocratique, il y a de cela 20 ans ?» «Aurons-nous le droit de choisir librement nos représentants, comme nos voisins tunisiens et marocains ? Ou alors, verrons-nous le pays sombrer un peu plus dans l'impasse matérielle et intellectuelle, la misère morale et physique ?», se demande encore Ali Laskri qui appelle dans ce sens les membres du Conseil fédéral élargi aux élus et aux sympathisants ainsi qu'aux partenaires sociaux autonomes, de débattre le rapport qu'il leur a été remis par les membres de la commission de stratégie politique du parti, et ce, en prévision de la Convention nationale de son parti, programmé pour le 11 février prochain. «Aujourd'hui, votre réunion sera l'occasion d'un débat et de réflexions plurielles. J'espère un débat intense, franc, forcément contradictoire et, si j'ose dire, contagieux», affirme le responsable du plus ancien parti d'opposition en Algérie, en les invitant à faire en sorte que leurs échanges «échappent au souci de soi et aux désirs d'assouvir frustrations et fantasmes». Par ailleurs, et toujours en ce qui concerne les prochaines élections législatives et locales prévues dans le courant de cette année, Ali Laskri fera savoir et avec insistance que le FFS ne prendra pas position sur les prochaines législatives, lors de la Convention nationale du 11 février. «Je souhaiterais préciser que la Convention n'a pas vocation à décider de notre position concernant les prochaines législatives. Ce sera le moment de rendre public ce que nous aurons été en mesure de discuter dans toutes les instances du parti» et «exposer la synthèse du débat qui aura lieu dans le parti.» M. B.