Résumé : Balloté entre espoir et désespoir, Nazim ne se fera pas prier pour se rendre dans une clinique privée, où un plasticien, ami du docteur Nabil, devrait le recevoir. D'après ce dernier, le chirurgien était un génie dans son genre. Pour se donner plus de courage, le jeune homme demande à son ami Riad de l'accompagner. La clinique se trouvait au milieu d'une forêt de chênes. On avait fait en sorte de créer dans cet endroit une atmosphère calme, accueillante et surtout rassurante. Des fleurs entouraient la bâtisse, dont les murs étaient couverts de lierre sauvage. La senteur de jasmin et d'autres plantes odorantes embaumaient l'air ; des oiseaux chantaient dans les arbres, et un petit ruisseau discret laissait couler une eau cristalline qui rajoutait son rythme aux multiples bruits de la nature. Nazim se sentit tout de suite à l'aise dans ce décor qui faisait penser à un lieu de pique-nique plutôt qu'a une clinique. Riad se met à rire : - Tu sembles heureux d'être dans ces lieux Nazim. - Oui. Tu peux le dire. Cela fait longtemps que je n'ai pas humé un air aussi sain, loin du bruit de la ville et de la méchanceté des gens. Il regarde autour de lui et remarque quelques “malades” qui portaient pour la plupart des bandages sur leurs visages. - Et puis, ici, on n'a pas trop à se cacher, tout le monde est dans le même bain. Riad lui serre le bras : - Passons aux choses sérieuses. Le Docteur te recevra-t-il tout de suite ? Ton rendez-vous a-t-il été programmé à ton arrivée sur les lieux ? - Oui… je crois que le Dr Nabil a pris les devants afin de me permettre une première entrevue avec ce plasticien. Je sens déjà que je n'aurais pas à trop m'en faire avec un homme qui fait de la nature une véritable thérapie pour ses patients. Il aspire l'air à grande goulée et sentit le stress quitter son corps et ses pensées. - Viens Riad… je vais demander à la réception si le médecin me reçoit tout de suite. Ils pénétrèrent dans un grand hall aux murs peints en blanc et rehaussés de portraits. On voyait çà et là des visages aux traits parfaits, et une statuette d'Isis, la déesse de la beauté, qui trônait au milieu d'un jet d'eau que retenait un bassin en marbre. Une jeune femme au sourire bienveillant leur souhaite la bienvenue. Elle comprit tout de suite que c'était de Nazim qu'il s'agissait et s'adressa à lui avec douceur : - Vous êtes ce jeune homme que le Dr Nabil nous avait recommandé n'est-ce pas ? - Oui… heu… le chirurgien me reçevra-t-il aujourd'hui, ou dois-je prendre rendez-vous pour un autre jour ? - Non… le Dr Lyes vous reçoit tout de suite. Il m'a même demandé de vous annoncer dès votre arrivée. Elle n'eut pas à le faire, car un médecin en blouse bleue sortit au même moment d'un bureau. Il s'avança vers Nazim et lui tendit la main. - Bienvenue chez-nous jeune homme. Vous êtes bien Nazim ? Je ne me suis pas trompé... ? - Vous ne vous êtes pas trompé Docteur. Mais comment… - Je l'ai deviné, l'interrompt le médecin. Le Dr Nabil m'a fait un tel portrait de vous que je ne pouvais ne pas vous reconnaître au premier coup d'œil. Suivez-moi donc… Nous allons discuter comme deux vieux amis dans mon bureau. Nazim jette un coup d'œil anxieux à Riad : - Vas-y donc... je t'attendrai ici. Ne t'inquiète, pas tout se passera bien. Nazim suit le médecin qui le précède vers un des bureaux du rez-de-chaussée. Contrairement à ce qu'il s'attendait, Nazim se retrouve dans un petit salon décoré avec beaucoup de soins. Des plantes verdoyantes étaient disposées aux quatre coins, un tapis aux couleurs gaies, sur lequel étaient jetés plusieurs coussins, couvrait le sol, des tableaux où figuraient des scènes de chasse ou tout simplement la nature étaient accrochés aux murs, et sur une grande table basse trônait un grand panier en osier qui contenait un énorme bouquet de fleurs. Le printemps était là ! (À suivre) Y. H.