Depuis le 1er janvier 2012, les centres culturels français et les services de coopération universitaire, éducative, linguistique et culturelle de l'ambassade de France à Alger ont fusionné pour constituer une seule entité, et devenir l'Institut français d'Algérie (IFA). “Nous sommes là pour vous présenter cette réorganisation et cette réforme importante qui signent l'arrêt de mort des centres culturels français et le baptême de l'Institut français d'Algérie.” C'est ce qu'a annoncé dans une conférence de presse, hier, à 11h passées, l'ambassadeur de France, son Excellence Xavier Driencourt, au niveau de ce qu'est devenu l'ex-centre culturel français d'Alger. Cette annonce a été faite en présence de Joël Lascaux, conseiller culturel à l'ambassade de France à Alger et non moins directeur de l'Institut français d'Algérie, des cinq directeurs des différents ex-CCF, ainsi de Loan Forgeron, conseillère de presse et communication. Cette rencontre avait pour but d'expliquer les objectifs de création de l'IFA et son dispositif. À rappeler que cette fusion a commencé depuis 2009 dans les pays où les CCF existent (Allemagne, Chine, Mexique, en 2010 : Corée, Royaume-Uni, Taiwan…, 2011 : Autriche, Cambodge, Birmanie, Chili, Danemark, Finlande), et se poursuivra cette année en Algérie, au Maroc, Canada, Liban, et aux Etats-Unis d'Amérique. Une nouvelle formule Cette réforme mondiale du réseau culturel et de coopération du ministère français des Affaires étrangères et européennes a pour objectif majeur une réponse adaptée aux enjeux du XXIe siècle. Concernant l'Algérie, cela se traduit par une plus grande synergie entre les actions de coopération et de diffusion des services de l'ambassade de France à Alger et les cinq antennes (Alger, Oran, Tlemcen, Annaba, Constantine, et bientôt la reprise d'activité de celui de Tizi Ouzou). Cette action obéit à trois principaux objectifs : une meilleure visibilité et lisibilité de la diplomatie culturelle française (appelée également “diplomatie d'influence”, inspirée de la politique américaine et britannique à l'étranger), comme c'est le cas pour les Espagnols, les Britanniques et les Allemands. La deuxième raison, plus politique, est relative à une meilleure coordination des différents acteurs culturels pour travailler en synergie et harmonie. Alors que la dernière veut une meilleure diplomatie d'influence. Ce qui fera donc de l'IFA “une marque culturelle unificatrice” et “un instrument unique à l'étranger”, comme signalé par M. Driencourt. Cette “unification” aboutira à la fusion du budget (cette année, il est de l'ordre de 14 millions d'euros alors que l'an dernier il était de presque 12 millions d'euros), des moyens, et harmonisation des programmes culturels. L'IFA aura un seul directeur et axera ses activités sur trois pôles : coopération universitaire et scientifique (44% de l'activité) ; cours de langue (17%) et manifestations culturelles (17%). Par ailleurs, l'ambassadeur de France en Algérie a saisi l'occasion pour avancer des chiffres concernant l'activité 2011 de l'ensemble des antennes de l'actuel IFA. 1 618 bourses d'études ont été attribuées à des étudiants algériens, 4 831 visas d'études long séjour délivrés, 270 chercheurs nationaux sont allés en France, 11 000 élèves inscrits pour les cours de langue, et 6 projets accordés dans le cadre du Fonds de solidarité prioritaire. L'intervenant a souligné, d'une part, que ces actions seront reprises par l'IFA qui va les amplifier ; d'autre part, avec cette fusion, “il y aura un effort de communication qui sera rapidement mis en place”, afin de mieux faire et améliorer l'offre. Cette rencontre avec la presse a été l'occasion de réaffirmer l'implication de la France dans la coopération universitaire, scientifique et culturelle en Algérie, et ce, à travers les différentes actions (école doctorale, jumelage de villes…) et conventions entre les universités algériennes et françaises (600). A.I.