Au cours de la décennie noire, et à l'instar des autres villes du pays, la région de Mascara a enregistré un important déplacement des populations des zones rurales vers les communes les plus importantes de la wilaya et notamment le chef-lieu. Ces flux migratoires ont eu pour effet l'abandon des douars d'un côté, et la hausse des prix de l'immobilier dans les cités urbaines de l'autre. En outre, cette situation s'est traduite par la création des centres de transit pour ces populations recensées comme étant sinistrées, ainsi que par la complication du problème du logement. Dans le but évident de lutter contre cet exode rural et d'inciter ces populations à retourner dans leurs douars, un important programme relatif à la réalisation de logements ruraux a été lancé mais les résultats obtenus jusque-là sont loin d'atteindre l'objectif assigné. En effet, ces ruraux qui ont pris goût à la vie des villes ont certes, dans un premier temps, affiché leur intérêt pour cette initiative mais sans aller au terme de la finalité de l'opération. Ces chefs de familles ont bénéficié des aides financières pour la construction de nouveaux logements ou la réfection des habitations endommagées, au cours de cette période, sans les occuper et ce en dépit de l'achèvement des travaux. Ces ruraux préfèrent avoir un pied en ville et un autre au douar, motivant leur attitude par le refus de leurs enfants de les suivre dans leurs campagnes. Ces enfants fréquentent des établissements scolaires dans les cités urbaines et ceux devenus adultes, se sont intégrés à leur nouvelle vie occupant des emplois et ayant fondé des foyers en ville pour certains. Les parents quant à eux conditionnent leur retour dans les zones rurales par la disponibilité de l'eau, de l'électricité, des voies d'accès bitumées, des écoles pour permettre la scolarité de leurs enfants et des salles de soins. Ces revendications, du ressort des pouvoirs publics, sont difficiles à satisfaire car les conditions ne sont pas réunies comme par exemple la construction d'une école pour un nombre réduit d'enfants. Ainsi, des dizaines de logements dont la construction a nécessité des dépenses importantes sont vacants ou utilisés comme abris pour animaux, tout comme des douars abandonnés. A. B.