Ayant fui leurs douars en raison de l'insécurité, les villageois bénéficiaires de l'aide pour la construction de nouveaux logements et le retour définitif sur leurs terres préfèrent plutôt avoir un pied en ville et l'autre en milieu rural. Dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire, la wilaya a bénéficié d'un important programme de construction de logements, notamment dans le milieu rural où il a été enregistré la destruction ou l'endommagement de centaines d'habitations particulièrement au cours de la dernière décennie, œuvre des éléments des groupes armés. Maintenant que la sécurité est rétablie, les ruraux, qui ont tout abandonné, ont manifesté leur souhait de revenir dans leurs douars et travailler la terre de leurs ancêtres qui reste leur seule source de revenus. À ce titre, certains ont même joint le geste à la parole en retournant dans leurs anciennes habitations. Dans le but d'encourager ces initiatives, la wilaya de Mascara a bénéficié d'un important quota de logements ruraux destinés à l'amélioration des conditions de vie de ces citoyens. Ainsi, deux importants programmes scindés entre le quinquennal et le complémentaire font ressortir 9 000 aides à l'habitat rural qui figurent dans la nomenclature de la wilaya relatif au développement de ce volet. Sur les 9 000 aides, 8 857 logements ruraux sont déjà achevés et les travaux de 132 autres sont à un stade très avancé. En dépit des efforts consentis par l'administration, une grande partie des bénéficiaires n'a pas respecté les principes de base de cette initiative, car, si en théorie cette opération recueille l'adhésion de toutes les parties concernées, en pratique, elle est loin d'avoir atteint l'objectif assigné par les pouvoirs publics. En effet, dans certaines zones, des logements achevés demeurent inoccupés et servent de lieux de stockage des produits liés aux travaux agricoles ou comme abris aux cheptels. Ces bénéficiaires veulent avoir un pied en milieu urbain où ils sont recensés comme des résidents permanents et l'autre en zone rurale pour le travail de la terre s'abstenant ainsi de ne lâcher ni l'une ni l'autre habitation. Les aides en vue d'un éventuel retour en masse n'ont pas apporté ses fruits puisque les villageois se sont, semble-t-il, accommodés à la vie citadine et gardent les habitations de campagne pour des vacances qu'ils s'offrent à nostalgie.