La résistance irakienne augmente sensiblement ses attaques contre l'occupation militaire coalisée, notamment américaine, comme le montre le nombre de victimes de plus en plus important au sein des forces US. Dix-huit soldats américains ont été tués dans la seule journée de samedi. Deux hélicoptères de type UH-60 Black Hawk de l'armée américaine se sont écrasés à Mossoul aux environs de 18h30, faisant dix-sept morts et cinq blessés parmi les soldats. “Il y a maintenant dix-sept morts, cinq blessés et un soldat est porté disparu”, lit-on dans le communiqué rendu public par un officier du commandement de l'armée américaine samedi soir. Les deux appareils se sont télescopés après que l'un d'eux eut été touché par une roquette RPJ de la résistance irakienne, affirment des témoins. Un officier de la police irakienne a, par contre, déclaré que l'un des deux hélicoptères a heurté violemment le second en tentant d'échapper à un missile sol-air qui le visait, ajoutant avoir vu des assaillants au sol. C'est là une des plus grandes pertes humaines en une seule attaque pour le Pentagone, qui ne sait plus sur quel pied danser dans cette crise irakienne. Les hélicoptères se sont écrasés alors qu'ils étaient en train de porter secours à une patrouille de l'armée américaine tombée dans une embuscade tendue par des résistants irakiens. Ainsi, quatre appareils sont tombés en une dizaine de jours faisant pas moins de trente-quatre morts. Le nombre de militaires tués au cours de la même journée passe à dix-huit avec le soldat qui a péri au cours d'une attaque à la bombe à Bagdad. Toutes les mesures de recherche dans le but de restreindre la force de frappe de la résistance se sont avérées vaines jusque-là. Pis, au contraire, on constate une recrudescence des attentats antiaméricains ces dernières semaines. Ce nouvel attentat meurtrier intervient le jour même où les Etats-Unis annonçaient leur décision de transférer, au plus tard à l'été 2004, la souveraineté aux Irakiens. Cependant, Washington cherche apparemment à gagner du temps en attendant de trouver une solution lui garantissant ses intérêts à long terme en Irak, en soufflant le chaud et le froid sur cette question. Combien de temps l'armada américaine restera-t-elle encore en Irak ? La question taraude les esprits des observateurs de la crise irakienne, car ne sachant plus à qui ni à quoi se fier. Les Américains ne sont point explicites dans leurs discours sur le sujet. En effet, après avoir annoncé un transfert dans les meilleurs délais de la souveraineté au peuple irakienne, voilà Rumsfeld qui remet en cause un départ de l'armée américaine d'Irak. “Il n'y a pas de décision de se retirer plus tôt, bien au contraire en fait. Le président a pris l'engagement que nous resterions là-bas aussi longtemps que nécessaire”, a déclaré le secrétaire d'Etat Us à la défense, Donald Rumsfeld, allant à contresens du contenu du discours du locataire de la Maison-Blanche. C'est ce qu'il a réaffirmé, hier, en précisant que le transfert du pouvoir n'aura aucune incidence sur la présence de l'armée américaine en Irak. En somme, l'occupation du territoire irakien ne prendra fin que lorsque l'administration Bush aura atteint tous les objectifs qu'elle s'était fixés dans ce pays. K. A.