Les prochaines élections législatives sont, aux yeux de Louisa Hanoune, d'une importance capitale. “La prochaine Assemblée sera une sorte de Constituante puisqu'elle sera appelée à voter la nouvelle Constitution. Aussi, nous n'avons pas le droit de sous-estimer l'enjeu des prochaines élections”, soutient-elle lors d'une intervention faite hier à Alger en marge d'une réunion de la direction de son parti. Pour s'épargner un fort taux d'abstention, la pasionaria du PT a souhaité la réunion de deux éléments : d'abord, un climat politique et social serein. Ensuite, donner des garanties pour un meilleur contrôle des prochaines élections. “La question est de savoir si les prochaines élections seront libres et honnêtes et vont-elles donner cours à une recomposition politique”, s'est-elle interrogée avant de préconiser : “Il faut rétablir la confiance et donner des garanties que le choix des citoyens sera respecté pour avoir une plus grande participation.” “Nous voulons réunir les conditions qui permettent une réelle traduction de la volonté populaire et d'avoir ainsi une vraie majorité. Il faut qu'il y ait une décantation”, insiste-t-elle encore. En tout cas, son parti va tenir une session de son Comité central les 26, 27 et 28 janvier pour engager le débat sur les élections législatives. L'importance des élections est qu'elles interviennent dans un contexte national, régional et international très particulier. Pour Louisa Hanoune, l'Algérie est “à la croisée des chemins”. Elle est “cernée” de toutes parts et fait face à des provocations de la part des grandes puissances. Pour elle, “l'Algérie ne vit pas seule, mais elle subira inévitablement les répercussions de ce qui se passe dans la région, de la crise libyenne en particulier, mais aussi de la crise économique. Les Frères musulmans et les salafistes en Egypte comme Ennahda en Tunisie ont tous donné des garanties aux Américains d'avoir des relations apaisées avec Israël. L'Algérie est aujourd'hui cernée de toutes parts par ces forces et les provocations et les manœuvres contre notre pays se multiplient”, s'est-elle inquiétée. Aussi, Louisa Hanoune s'est attaquée vivement au Qatar qui a joué un rôle de première importance dans les révolutions arabes. “Ce petit Etat joue un rôle de sous-traitant au profit des Américains”, s'est-elle indignée. “Je ne suis pas contre qu'on tente de nouer des relations fortes avec cet Etat, mais l'on se trompe si on croit qu'on va s'épargner sa nuisance en se rapprochant de lui davantage. Il se comporte avec le plus grand cynisme et ça devient un grand danger. Aujourd'hui que la Ligue arabe est entre les mains du Qatar, le pire est à craindre”, a-t-elle ajouté. Louisa Hanoune s'est dit contre toute intervention militaire en Syrie qui, avertit-elle, embrasera toute la région. A. C.