Il s'agit, selon M. Djoudi, “de fluctuations d'appréciation ou de dépréciation du dinar sur la base d'une observation continue du marché international”. Le dinar n'a connu aucune dévaluation ces derniers jours par la Banque d'Algérie, mais son cours a connu juste une dépréciation par rapport à certaines devises. Cette déclaration est du ministre des Finances, Karim Djoudi. Intervenant, jeudi, en marge d'une séance plénière de questions orales au Conseil de la nation, le ministre a expliqué que “la Banque d'Algérie ne peut pas, en tant que tel, procéder à une dévaluation du dinar. La dévaluation est une décision du gouvernement qui doit avoir l'aval du Parlement”. Selon le ministre, “il n'y a pas de dévaluation du dinar et ce qui se passe, par contre, sont des fluctuations d'appréciation ou de dépréciation du dinar sur la base d'une observation continue du marché international”. “Si la dévaluation constitue un phénomène définitif, voire structurel, la dépréciation d'une monnaie est un phénomène cyclique qui peut durer une journée, deux ou trois jours avant qu'une évolution dans le sens inverse soit opérée”, explique le membre du gouvernement. “Si vous avez un taux d'inflation avec des conditions plus favorables sur le marché national par rapport au marché international, votre monnaie s'apprécie contre les monnaies internationales, et l'inverse”, a-t-il encore indiqué. Interrogé, en outre, à propos du blanchiment d'argent en Algérie, le ministre a indiqué que la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) a reçu 5 000 déclarations de soupçons de blanchiment d'argent depuis 2005. “La CTRF, qui travaille à travers l'échange d'informations avec les cellules étrangères dans le cadre de la réciprocité, a reçu 11 déclarations de soupçons en 2005, 36 en 2006, 66 en 2007, 135 en 2008 et 328 en 2009, avant que ces déclarations ne s'élèvent à 3 302 en 2010 et 1 398 en 2011”, a affirmé le ministre, avant d'expliquer qu'en cas de non-confirmation du soupçon, le dossier n'est pas soumis à la justice et restera en instance de traitement. Sollicité pour plus de précisions à propos du phénomène de blanchiment d'argent dans notre pays, le ministre expliquera qu'“il est exacerbé par le marché parallèle et le recours aux liquidités plutôt qu'au traitement bancaire des transactions”. “L'Etat n'a pas traité nombre de questions liées au blanchiment d'argent car ce phénomène, comme le financement du terrorisme, est un nouveau concept en Algérie”. Intervenant à propos de la réévaluation des projets, le ministre a fait état d'un nouveau système d'études adopté en 2008 qui fait obligation à chaque opérateur de présenter trois études indépendantes de son projet portant sur la conformité, la faisabilité et la réalisation pour réduire les opérations de réévaluation. En outre, le ministre parlera d'une loi de finances complémentaire pour 2012, décidée pour prendre en charge les augmentations salariales fixées par les pouvoirs publics, notamment la hausse du Salaire national minimum garanti (SNMG) et la revalorisation des retraites. Sollicité à propos de la cession de Djezzy, le ministre a indiqué que “nous avons signé fin décembre l'accord de confidentialité qui nous permet d'ouvrir le data room et d'accéder donc aux informations de Djezzy afin de faire son évaluation financière”. Le protocole d'intention (MOU) avec Vimpelcom a été signé, note le ministre, avant d'expliquer que “le data room d'une entreprise contient toutes les informations, même les plus secrètes de la société concernée. Maintenant nous n'avons pas le droit, ni Vimpelcom, ni moi-même, ni aucune autre partie, de divulguer le contenu de cet accord”. “Personne aujourd'hui ne peut dire quelle est la valeur de Djezzy”, lance-t-il aux journalistes. N M