Résumé : Nazim est emerveillé devant les exploits et le savoir-faire du chirurgien… Des visages mutilés sont trransformés en de véritable “chefs-d'œuvres”. Une jeune fille arborant, un bec-de-lièvre, attire son attention. Le médecin lui parle d'elle avec beaucoup de détermination. Le médecin montre une autre photo de la fille. Et cette fois-ci Nazim s'exclame : - C'est fabuleux… Elle n'a plus cette fente disgracieuse. Je dirais qu'elle a tout gagné puisque maintenant elle a des lèvres, et ses narines ne sont plus coupées au milieu. C'est du beau travail docteur. Désormais, elle ne devrait plus avoir honte de se montrer au monde. Elle devrait se maquiller, se mettre sur son trente et un et acquérir une assurance inébranlable… - À quand remonte ce miracle, Docteur ? - À une trentaine d'années. - Pardon… ? Le médecin hoche la tête : - À une trentaine d'année Nazim. Cette femme était devenue par la suite la mère de mes enfants. C'est par amour pour elle, que j'avais décidé de me spécialiser dans l'esthétique. Si je te disais que je l'avais aimée au premier coup d'œil, ce serait un mensonge. Mais au fur et à mesure que le temps passait, je ressentais une attirance envers elle… Elle était si jeune, si naïve, si vulnérable et cela me chagrinait à chaque fois de devoir repousser l'échéance de mettre fin à son calvaire. Mais elle n'avait pas encore l'âge et moi je n'avais pas encore choisi ma spécialité. Je calculais que pour le temps qui lui restait pour terminer sa croissance, j'aurais largement le temps d'étudier la chirurgie esthétique. J'ai passé plus de cinq années à l'étranger pour me spécialiser et me perfectionner. Dans ce domaine, on n'a pas droit à l'erreur. La devise était “prendre ou laisser”… Un slogan lourd de significations. J'étais pressé de passer à l'action. Je revins donc ; et comme j'avais gardé le dossier de cette patiente, je n'eus aucun mal à la contacter et à la programmer rapidement pour une première opération. Le reste devint un jeu d'enfant… Vous avez vu le résultat. - Vous voulez dire que c'était votre première opération, docteur Lyes ? - Parfaitement Nazim. - Pour un essai, c'était un coup de maître. - Oui ! Elle était tellement heureuse que lorsque je lui avais proposé de m'épouser elle n'avait pas hésité une seconde à me donner son accord. - Quelle aventure ! On dit que l'amour donne des ailes. Dans votre cas, cela me paraît vrai. - Oui.. mais ce n'est pas le cas de tout le monde, jeune homme. Nazim repense à Feriel et hoche la tête tristement. - Vous pouvez le dire… ce n'est pas le cas de tout le monde. Il relève la tête d'un geste brusque comme pour cacher son air abattu et poursuit : - Vous êtes heureux en ménage à ce que je comprends... Le Docteur Lyes ébauche un sourire : - Je l'ai été durant de longues années. - Vous ne l'êtes plus…? Cette femme n'est plus avec vous ? - Hélas non… Elle m'a quitté il y a un peu plus de cinq ans. Nazim sentit sa gorge se nouer. Il n'y avait pas donc que lui qui s'était fait éconduire par une femme. Ce médecin a dû vivre le même enfer, d'autant plus qu'il avait vécu de longue années avec la sienne. - Elle n'avait pas le droit de vous quitter, lance-t-il sans réfléchir, d'autant plus que vous avez fait pour elle ce qu'aucun autre homme n'aurait pu faire. (À suivre) Y. H.