Après l'initiative de réconciliation entre tendances des Archs Médiation ou procès des partis ? Amar Mohamedi, “médiateur libre” et invité du conclave de Mechtras, a axé son intervention exclusivement sur la responsabilité des partis politiques dans la crise, au point qu'il a dû être rappelé à l'ordre par l'assistance. Les délégués de la CADC conclavistes de Mechtras, réunis en commission, avant-hier à Mechtras, ont reçu M. Amar Mohamedi, ancien officier de l'ALN, pour une entrevue entrant dans le cadre d'une initiative de médiation au sein du mouvement citoyen. Ce qui devait faire l'objet de bons offices pour réconcilier les deux parties en conflit s'est transformé en un procès inattendu des partis politiques et particulièrement le RCD. Après avoir souhaité la bienvenue à celui qui s'est présenté comme médiateur libre, les délégués de l'aile de la CADC réunie à Mechtras ont écouté attentivement leur hôte dans le but de parvenir à une solution réconciliatrice en vue de préserver le mouvement. D'emblée, M. Amar Mohamedi s'est permis de donner des leçons de citoyenneté aux délégués du mouvement qui ne font que défendre cette citoyenneté depuis 30 mois, pour ensuite s'engouffrer, pendant un moment, dans un discours du genre “les causes de la crise de Kabylie incombent aux partis politiques” ! “Si le mouvement citoyen est né, dira t-il, c'est parce qu'il y a carence du FFS et du RCD.” “Pourquoi des élus de ces deux partis n'ont pas démissionné durant les évènements du Printemps noir ?”, a-t-il ajouté. Si le vieux parti d'opposition, le FFS, a été le moins critiqué, en le qualifiant de “FLN modernisé”, le RCD, en revanche, a eu droit à un vrai réquisitoire. Pour M. Amar Mohamedi, “durant les évènements, le RCD était au pouvoir pendant que ses militants se montraient comme interlocuteurs politiques au niveau de la base citoyenne au sein du mouvement”. Ce à quoi, le président de séance, membre de la coordination de Mechtras, intervient pour rappeler à l'ordre celui qui devait jouer le rôle de “médiateur libre”. Ce qui a mis mal à l'aise M. Mohamedi qui a tenté de se ressaisir en déclarant : “Je n'ai rien contre le RCD, mais je voulais simplement vous éclairer sur le pourquoi de la crise actuelle au sein du mouvement citoyen.” À comprendre par-là que c'est le RCD, particulièrement, qui est la source de la crise actuelle au sein de la CADC. Message décodé. Invité par le président de séance à exposer sa démarche de médiation, l'ancien officier de l'ALN s'est contenté de dire : “Je ne prétends pas être l'intermédiaire entre le pouvoir et le mouvement citoyen.” Avant de préciser : “Je suis venu en homme libre.” Lui emboîtant le pas, son accompagnateur, M. Achour Mustapha, membre du comité de citoyens d'Ighil Imoula, pour faire le compte-rendu de leur entrevue auparavant avec l'autre aile de la CADC à Tizi Ouzou, affirmera que Abrika et ses compagnons sont favorables à une solution réconciliatrice, mais sans donner de détails sur les tenants et les aboutissants d'une telle démarche et cette “volonté” d'aller vers “un conclave de réconciliation”. Avant de quitter la salle, les deux médiateurs ont souhaité au mouvement de retrouver sa cohésion, en invitant les délégués à faire preuve de beaucoup de sagesse et de responsabilité pour le bien de la Kabylie et de l'Algérie. Quelque temps après leur départ, arrivent 3 délégués de la coordination d'Ath Zmenzer pour tenter, eux aussi, de recoller les morceaux. Les délégués d'Ath Zmenzer ont exposé devant les conclavistes de Mechtras leur démarche qui consiste à convaincre les deux ailes de la CADC à faire des concessions de part et d'autre et d'aller vers un conclave de vérité dans une région neutre. À rappeler que la coordination d'Ath Zmenzer s'est démarquée des résolutions adoptées à Imzizou, chose que les 3 délégués ont tenu à clarifier devant leurs camarades de Mechtras. M. S. Coordination du arch d'Ath Jennad “Non au dialogue de la honte !” Les délégués du arch d'Ath Jennad refusent “le dialogue de la honte” et disent dénier toute représentativité à ceux qui veulent s'ériger en tuteurs. Ils tiennent d'abord à clarifier les choses à propos de leur déclaration dite anonyme et rendue publique la semaine dernière. À ce propos, dans une déclaration-précision parvenue à notre rédaction, les représentants du arch d'Ath Jennad notent : “Les propos rapportés dans la déclaration en question expriment fidèlement l'opinion des citoyens de notre arch qui refusent de s'inscrire dans une démarche visant à sacrifier le combat mené en Kabylie depuis plus de 30 mois.” Les signataires du document dénient “toute représentativité à ceux qui veulent s'ériger en tuteurs du arch d'Ath Jennad en voulant opter pour le dialogue de la honte”, est-il écrit dans la déclaration, qui conclut que les citoyens “ne peuvent reconnaître les engagements pris par des personnes que nos citoyens ne reconnaissent pas. Ceux qui ont trahi le sang des martyrs du Printemps noir répondront de leurs actes devant l'Histoire”. Pour rappel, une déclaration signée arch Ath Jennad et datée du 10 novembre s'est démarquée de l'option du dialogue, en qualifiant le document dit de mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, “adopté en violation des principes directeurs et des résolutions-recommandations et l'instance suprême du mouvement citoyen”, “d'acte de reniement et de négation de la dimension, de l'esprit et de la portée de la plate-forme d'El-Kseur”. Les délégués d'Ath Jennad se prononcent également contre l'exclusion de délégués, puisque, estime-t-on encore, “il est clairement admis que lorsqu'on veut rassembler, on n'exclut jamais”. C'est dans ce sens que la déclaration rappelait que les délégués dénient “le droit à qui que ce soit de parler au nom de toute la coordination du arch d'Ath Jennad, notamment en ce qui concerne l'adoption des résolutions d'Imzizou”. Y. A.