Pour la troisième semaine de suite, les demandeurs de logements sociaux ont investi la rue à Annaba et bloqué la circulation automobile en différents endroits pour exiger d'être entendus par le wali, faute d'avoir obtenu satisfaction de la part du chef de daïra local. Plusieurs centaines de femmes et hommes venus, de la cité Auzas, de Béni M'hafeur, de la vieille ville et d'autres quartiers défavorisés de la ville, se sont rassemblés, dès 8 heures, hier devant le siège de la daïra, revendiquant la remise de décisions de logements. Brandissant, cette fois encore, des banderoles portant des slogans hostiles aux responsables locaux et criant leur colère contre ceux-ci, la plupart des manifestants dénoncent les méthodes d'attribution de logements sociaux telles qu'appliquées dans leur ville, alléguant que les critères d'éligibilité n'auraient pas été scrupuleusement respectés à l'avantage de certains. Les protestataires, las d'attendre d'être reçus par le chef de daïra, se sont ensuite dirigés vers le siège de la wilaya où un dispositif de sécurité discret mais non moins imposant leur barrait l'accès au portail principal de l'édifice public. La présence policière sur les lieux a quelque peu découragé et a fini par dissuader ceux parmi la foule qui tentaient à tout prix d'en venir aux affrontements physiques. Il y a lieu d'indiquer à ce propos que des responsables, qui ont requis l'anonymat, n'ont pas hésité à affirmer que “des perturbateurs manipulés à des fins électorales par certains partis ont été infiltrés pour faire monter la tension entre les contestataires et les forces de l'ordre et ainsi créer des troubles à l'ordre public”. Par ailleurs, un groupe d'une centaine de jeunes citoyens bénéficiaires du dispositif DAIS ont assiégé les locaux de la Direction des affaires sociales d'Annaba, hier, à l'heure de l'ouverture des bureaux pour exiger le paiement d'un arriéré d'indemnité. Les jeunes en colère ont entrepris de fermer la rue au moyen de barrières métalliques avant de caillasser systématiquement lesdits locaux, menaçant même de les incendier si rien n'était fait par l'administration pour satisfaire leur requête. Les représentants du groupe de manifestants ont été finalement reçus par la directrice de la DAS, laquelle leur a assuré que le problème du retard était pris en charge et qu'il sera définitivement réglé au plus tard jeudi. Selon la directrice que nous avons pu contacter, les retards enregistrés sont imputables à la commune qui n'aurait pas fourni les états de pointage à temps. “Les bénéficiaires du dispositif DAIS qui sont quelque 2 000 à n'avoir pas été payés les mois de novembre et de décembre parmi les 7 000 contractuels recensés percevront leur dû en deux tranches distinctes, la première mardi et la seconde jeudi”, a déclaré Mme Maâyouche, rappelant que le pointage des jeunes inscrits au dispositif cité est très difficile à suivre surtout que beaucoup d'entre ceux-ci ne se présentent pas effectivement aux postes de travail qui leur sont assignés. À Bordj Bou-Arréridj, pas une journée ne passe sans que la population ne sorte dans la rue. Les citoyens qui sortent dans la rue demandent, pour les uns, des logements, des postes d'emploi, pour d'autres, c'est l'eau potable, le gaz ou le raccordement au réseau d'assainissement. Hier encore, les habitants des localités de Biyata, Oued Chih et Krouma ont fermé le siège de l'APC et de la daïra d'El-Hammadia pour réclamer le revêtement d'une route, l'eau potable, le gaz naturel et l'aménagement. Dans la commune d'El-Euch, les villageois de Ghafcitène, ont bloqué, pour la deuxième fois consécutive, la RN45 qui relie Bordj Bou-Arréridj à M'sila, pour les mêmes raisons. Enfin, à Belimour, des habitants ont bloqué le CW62 qui mène de Bordj Ghedir à Bordj Bou-Arréridj pour réclamer un autre lycée. Ahmed ALLIA/Chabane BOUARISSA