Lentement mais sûrement, une véritable falaise se creuse au pied de la cité appelée à phagocyter la station balnéaire de Sid El-Mejdoub, complètement défigurée, et également sérieusement menacée par l'érosion charriant la terre des hauteurs vers la mer. Rien que la vue du site suscite la chair de poule ! Alors qu'en est-il pour ceux qui y habitent ?! Un profond abîme d'une dizaine de mètres, s'élargissant au pied de la cité habitée, menace sérieusement les bâtisses qui risquent de s'écrouler à tout moment. Encore une fois, les habitants ont interpellé le wali qui, accompagné d'une forte délégation d'élus et de membres de l'exécutif, s'est rendu in situ pour constater de visu et mesurer l'ampleur des dégâts dont il a hérité. Les chutes de pluie ont fini par révéler au grand jour le désastre de l'improvisation en matière d'urbanisme et d'aménagement du territoire. Il fallait simplement se pencher de près sur le désintérêt des services techniques de l'administration coloniale quant à l'urbanisation de cette zone hautement exposée aux effets érosifs et corrosifs marins. Faisant fi de l'avis des techniciens et des résidents autochtones, les décideurs en ont voulu autrement. à l'instar de la Salamandre dont il ne subsiste que le nom, le hameau de Sid El-Mejdoub s'éteint, englouti par le logement social et l'érosion. L'ensemble naturel de Kharrouba, coincé entre Djebel Diss et la mer, autrefois protégé par une végétation dense, s'est retrouvé à la merci décisive et décisionnelle de responsables qui, une fois leur mandat achevé, n'étaient plus responsables des conséquences de l'improvisation et de l'arbitraire initiés en leur temps. Ainsi a-t-on activement contribué à la rupture des équilibres dans l'enceinte de cet écosystème. Initialement fragile de par la structure de son sol sablonneux, la zone s'est retrouvée tout indiquée pour étendre la ville au-delà de la station balnéaire. Son urbanisation effrénée s'est accélérée depuis la fin des années 90. Depuis, les constructions n'ont cessé de s'y étendre avec, comme première conséquence de l'anarchie dans l'aménagement du territoire, une dangereuse perturbation dans le réseau des cours de ruissèlement des eaux pluviales en direction de la mer. Détournées de leur cours naturel, les eaux pluviales sont frayé d'autres issues vers la mer, en creusant de véritables ravins, en emportant tous les matériaux solubles. Devant le fait accompli d'un désastre délibérément programmé, le chef de l'exécutif semble contraint à un défi réel. Celui de la remise en cause, du moins la révision du plan de développement et d'expansion de cet important pôle nord-est de la ville de Mostaganem. M. O. T.