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Procès Nessma : la Tunisie sur la voie de l'Algérie
Publié dans Liberté le 26 - 01 - 2012

L'affaire Nessma-TV le confirme : ce que les Tunisiens ont gagné en liberté, ils sont en train de le perdre en Etat. Dans le sillon du voisin algérien. Et dans le sillon du voisin algérien, ils finiront peut-être par renoncer à beaucoup de libertés pour sauver un peu d'Etat. Car, leur expliquera-t-on, il faudra calmer l'ardeur des troupes islamistes en concédant la prérogative de légiférer sur leurs mœurs.
À eux la régence de la société, à nous l'occupation des institutions. Telle est la devise des pouvoirs terrorisés par leurs islamistes. En leur livrant la gestion du mode de vie du peuple, ils leur abandonnent la gestion des affaires publiques, croient-ils, se forçant à croire que les islamistes sont là pour défendre la religion et non pour prendre le pouvoir.
Lundi dernier, à Tunis, les islamistes ont littéralement occupé l'espace environnant le tribunal. La police d'Etat s'est faite très discrète. Elle n'a pas pu protéger les personnes agressées, un présentateur de Nessma, un directeur de journal et un professeur d'université qui l'accompagnaient. Face à une police discrète dérobée, les vigiles islamistes ont fait montre de résolution agressive et d'organisation : leurs slogans et leurs mouvements obéissaient à des ordres clairement créés par des leaders identifiés et à l'autorité évidente.
S'ils n'ont pas encore gagné le procès à l'audience, ils l'ont peut-être déjà gagné à l'extérieur. L'Etat a reculé et n'a pas trouvé mieux que de reculer le procès de trois mois pour se donner un répit.
Le parti Ennahda, qui dispose, pourtant de la légitimité des urnes, s'est contenté d'exprimer, dans un communiqué, “son attachement à la liberté d'expression en tant que droit indivisible des droits de l'Homme” et de proclamer que “les poursuites engagées contre le directeur de Nessma ne représentent pas la meilleure solution pour répondre à la problématique sur l'identité du peuple et l'attachement au sacré d'un côté, et la liberté d'expression de l'autre”. Le parti islamiste “modéré” au pouvoir ménage ses homologues “radicaux” pour ne pas avoir à l'affronter, sachant que dans le cas d'école, c'est toujours le plus radical qui l'emporte. Par nature, les fascismes tendent à l'extrême, donc à la violence. Pour Ennahda, s'y mesurer en revendiquant sa “modération”, c'est prendre le risque de se faire dépasser.
De son côté, le président de la République, Moncef Marzouki, qu'on ne peut pas soupçonner de penchant islamiste, a juste dénoncé les “agressions physiques et morales” contre les journalistes et avocats présents devant le tribunal de Tunis. Marzouki joue les Chadli au temps où le FIS empêchait la venue de Lynda de Souza à Alger, encerclant la salle de concert d'Aït Menguellet et fermant la cinémathèque de Bordj Bou-Arréridj.
On nous reprochera de jouer les Cassandre, mais il n'est pas difficile de prédire qu'en reculant ainsi, la Tunisie encourage ses islamistes à passer à l'étape suivante : les armes. Ce jour-là, les islamistes “modérés” resteront “modérés”, mais resteront dans leur camp.
Ce n'est pas le vote qui prémunit de l'intégrisme, c'est la laïcité.
M. H.
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