Convergeant des deux grands lycées Moufdi-Zakaria et Fillali, situés aux deux extrêmes de la ville, vers le siège de la direction de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa, des centaines d'élèves de terminale ont organisés jeudi dernier une marche à travers les grandes artères de la ville de Ghardaïa pour dénoncer d'abord “le comportement irresponsable et tyrannique du proviseur du lycée Moufdi-Zakaria”, situé à Béni Izguène et dont les élèves refusent mordicus de rejoindre leur bancs tant qu'il est en place et demandent à ce que leur calendrier des examens de fin d'année soit revu. Encadrés par des dizaines de policiers, très calmes, les élèves, et ce, en sus de l'exigence de la détermination du seuil des cours sur lesquels porteront les sujets du bac, revendiquaient soit un allègement des matières, soit un report de la date des épreuves du bac compte tenu du temps limité et très court qui les sépare des examens du baccalauréat, prévu cette année pour le 3 juin, alors “qu'à cette date nous ne sommes même pas à la moitié du programme” et que pour nos camarades du lycée Moufdi-Zakaria, les élèves de terminale sont “sans prof de maths depuis quatre mois sans que cela émeuve le moins du monde le proviseur”. Celui-ci, nous dit-on, est décrié même par les profs qui lui reprochent sa gestion catastrophique. Plusieurs banderoles et affiches appelaient d'ailleurs au renvoi de ce proviseur, qui, de toute évidence, n'était pas dans les grâces de ses élèves. “Savez vous monsieur, que je suis en terminale langues et que je vais passer cette année le bac et que je ne sais même pas écrire une lettre en français correctement. Voilà ce qu' a fait de nous l'école et la réforme de Benbouzid, des ignorants”, nous a confié, presque en sanglots un ado, tandis que ses camarades continuaient à scander leurs revendications sous les fenêtres du directeur de l'éducation de la wilaya de Ghardaïa. Mettant en avant la surcharge des programmes, toutes matières confondues, ils affirment qu'“il est impossible de continuer à ce rythme et d'arriver à boucler le programme avant la date des épreuves du bac. C'est donc pour cela que nous sommes là. Notre action consiste à faire comprendre aux responsables en charge de notre avenir qu'il est urgent d'apporter des solutions aux problèmes posés”, ajoutant avec fermeté : “Il n'est pas question de leur permettre d'hypothéquer notre avenir.” Vers midi, les centaines d'élèves se scindant en deux groupes, constituant les “troupes” des deux lycées ont commencé à évacuer les lieux dans le calme mais néanmoins, ceux du lycée Moufdi Zakaria, criant à gorge déployée, avant de quitter les lieux, qu'ils ne rejoindront pas leur lycée avant que leur proviseur ne soit renvoyé. Affaire à suivre. L. K