Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a présidé, hier après-midi, à Bordj Bou-Arréridj, la rencontre régionale de l'Est de son parti pour débattre des deux options, à savoir la participation ou le boycott des prochaines élections législatives. Dans son allocution, M. Ali Laskri a appelé à un changement démocratique pacifique car, selon lui, la situation actuelle et les réformes engagées sont loin d'exprimer le rapport de force réel des forces politiques et sociales dans le pays. Elles viseraient plutôt à “continuer dans la même vision depuis 1962”. Mais, paradoxalement, cela ne lui semble pas suffisant pour justifier un boycott de la prochaine échéance. Pour le FFS, c'est donc l'option de la participation qui se dessine. L'orateur demande aux dirigeants de donner la chance à l'Algérie de concrétiser un objectif pour lequel des millions de gens militent depuis 1962. “On n'est pas dans un Etat de droit”, dira-t-il. “Nous voulons des instances indépendantes, une justice indépendante, construire la paix, la démocratie, l'égalité, respecter les droits de l'Homme et un Etat moderne”, ajoute-il. “Deux possibilités s'offrent à nous : un scrutin libre et ouvert qui permettra à la population de choisir librement ses représentants comme nos voisins Tunisiens et Marocains, ou bien, alors, nous allons mener le pays vers un risque énorme”, avertit-il. “50 ans Barakat”, a lancé le premier secrétaire du FFS qui demande d'arrêter de distribuer l'argent dans des fêtes. “Il faut faire un bilan de 50 ans de gouvernance”, dira-t-il et de se demander “où sont passés les 15 milliards de barils de pétrole ? Pourquoi nous ne sommes pas comme les autres pays pétroliers ? Pourquoi nous sommes un pays riche mais avec 1 million de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Pourquoi un jeune universitaire sur deux est au chômage ? Pourquoi les entreprises et les sociétés solvables ont été dissoutes ?” Des questions qui se posent, chose inouïe, selon lui, au moment où le pays s'apprête à célébrer le cinquantenaire de l'Indépendance cette année. Le premier secrétaire du FFS a réitéré, une fois de plus, la revendication chère au FFS : l'élection d'une Constituante qui permettra, dira-t-il encore, “l'instauration d'une deuxième République” et assurera, ainsi, le changement pacifique tant espéré par toutes les forces du pays. Pour conclure, M. Laskri dira que la convention du 11 février prochain permettra ainsi d'exposer la synthèse des débats du parti sur la question. C B