Résumé : Farida a contacté la mère de Célia. Elle s'inquiète pour son amie. Celle-ci n'est pas rentrée à Tébessa. Même sa cousine ne l'a pas vue. Nadia ne s'est pas fait d'illusions. Saïd est certainement à l'origine de sa disparition. Nadia donne à l'étudiante son numéro, la priant de la contacter si elle voit Saïd… Lorsque Omar arrive à Belcourt et gare la voiture devant la maison de ses beaux-parents, il remarque que toutes les lumières sont allumées. Omar descend, tout en se demandant s'il ne devrait pas aller voir la gendarmerie avant. - Pourquoi toutes ces lumières ? Tout en traversant le jardin, des éclats de voix lui parviennent. Omar tente de comprendre ce qui se dit. Il ne reconnaît que les voix. Ghania et Saïd sont en train de se quereller. - Peut-être qu'elle tente de le raisonner ? Je vais l'aider. Avec un peu de chance, il m'écoutera ! Omar presse le pas, espérant trouver la porte ouverte. Mais elle est fermée de l'intérieur. Il est contraint à sonner plusieurs fois. Les éclats de voix ont vite cessé pour laisser place au silence. Omar s'en inquiète et se met à frapper du poing à la porte. Ghania prend tout son temps pour venir ouvrir. Elle a dû attendre que Saïd soit parti. Elle ne semble pas heureuse de le voir. - Qu'est-ce qui t'amène ce soir ? l'interroge-t-elle. - J'ai entendu des cris, dit Omar en entrant. Où est Saïd ? - Je ne sais pas, ment-elle. Pourquoi ? Qu'est-ce que tu lui veux ? - Je voulais lui parler… J'espérais qu'il ne serait pas trop tard, dit Omar en inspectant les pièces de la maison. Par où est-il sorti ? - Je ne sais pas ! Omar remarque deux coffrets à bijoux ouverts sur le canapé du salon. Ils sont vides. - Où sont les bijoux ? - Il n'y en avait pas, répond Ghania, sur ses gardes. Je voulais les nettoyer. - Tu l'ignores mais je suis au courant de tout, lâche-t-il d'un coup. Nadia m'a tout dit… Alors ? Il est venu chercher les économies et les bijoux ? - Non, je les ai mis en lieu sûr, ment-elle. Et puis, je ne vois pas en quoi cela te concerne. Tu ne devrais pas te trouver ici ! - C'est vrai ! reconnaît Omar. Il faudrait être fou pour risquer sa vie inutilement. Je voulais le voir avant d'aller à la gendarmerie ! - Non, n'y va pas, le prie-t-elle en s'agrippant à son bras. Il est devenu dangereux ! - Raison de plus, insiste Omar. On te mettra en lieu sûr. - Et mes enfants ? Et toi ? Et la famille de Malika ? Tu ne penses pas à eux ? lui reproche-t-elle. Que va-t-il advenir d'eux ? - J'ignore comment les choses se passeront, reconnaît Omar, mais tu es assez sensée pour comprendre qu'il ne nous laisse pas le choix ! Ce soir, il est venu prendre les bijoux. Qui sait ce qu'il viendra faire la prochaine fois ? Ils peuvent avoir besoin de toi ! - Mais si tu le dénonces, ils s'en prendront à eux, à tous nos proches, murmure Ghania en tombant à genoux. Je t'en prie… N'endeuille pas notre famille. Si tu as peur pour ta vie, retourne à Constantine ! Personne ne te retiendra ici… Pas même Nadia… Je t'en prie… Laisse-nous à notre malheur ! N'en rajoute pas ! Omar s'emporte, il ne sait plus quoi faire. Ghania a réussi à l'émouvoir. Ses larmes et ses prières l'ont touché. Il a même envie de pleurer avec elle. Il comprend sa peur mais il craint qu'en gardant le silence, la situation n'aille en s'aggravant. - Je t'en prie, insiste-t-elle, pars… Oublie-nous ! - Je ne devrais pas t'écouter ! Je ne voudrais pas avoir de regrets ! Ghania le pousse à partir. Saïd sera le seul à avoir des regrets. Dehors, Omar prend le temps de réfléchir. Il hésite et finit par céder à Ghania qui le surveille depuis la fenêtre du salon. Il est si pensif qu'il ne voit pas Saïd arriver derrière lui… (À suivre) A. K.